Les étrangers et les Français d'origine étrangère sont les plus exposés aux « violences policières », constate la commission Citoyens-justice-police, un organisme créé par diverses associations dont la Ligue des droits de l'homme (LDH), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), le Syndicat de la magistrature (SM) et le Syndicat des avocats de France (SAF), dans son rapport rendu public, vendredi dernier. La commission a relevé une « très forte surreprésentation des minorités visibles parmi les victimes de violences policières » dans cinquante cas portés à sa connaissance entre juillet 2002 et juin 2004. Les victimes, âgées de 31 ans en moyenne et issues de catégories socioprofessionnelles très diverses, sont des hommes dans 78% des cas. Le rapport ne prétend pas à l'exhaustivité, a-t-il été souligné lors d'une conférence de presse. Toutefois, il est « un miroir grossissant pointant une rupture entre citoyens et police nationale », a souligné Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP. Allant dans le même sens, le président de la LDH, Michel Tubiana, a relevé « l'explosion du nombre de procédures ouvertes pour outrage et rébellion » ou encore « l'inflation des saisines » de la CNDS. Le rapport de la commission Citoyens-justice-police mentionne des insultes telles que « sale arabe », « sale race », « bougnoule », « macaque de Congolais », « gitans de merde »)... Il souligne que « les opérations de police propices aux dérapages conduisant à des actes de violence sont majoritairement les contrôles d'identité », ajoutant que « la situation des étrangers reconduits à la frontière est également significative » de dérapages. Aucun des faits dont la commission a eu connaissance « ne relevait de violences attribuées à des gendarmes, à des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire, à des agents de sécurité privée ».