A la sécheresse qui a sévi, presque durant tout l'hiver, s'est ajouté le sirocco de ce mois d'avril. Ce dernier a fini par dessécher complètement les champs de blé et d'orge de la wilaya d'Oum El Bouaghi. Si à l'ouest et au nord, notamment dans la daïra de Ksar Sbihi, l'espoir d'engranger certaines quantités de céréales est permis, il n'en est pas de même pour la partie est de la wilaya. En effet, les daïras de Dhalaâ et Meskiana ont été lourdement affectées par la sécheresse. D'ores et déjà, les fellahs redoutent le spectre d'une année blanche, ce qui les exposera à subir, à leur corps défendant, de grandes pertes. Ces derniers, après les pluies du début du mois, ont retrouvé l'espoir, mais de courte durée, d'autant que le printemps s'est montré avare en averses. Du coup, c'est le secteur agricole qui en pâtit. Les agriculteurs de Dhalaâ et Meskiana voient ainsi s'écrouler toutes leurs espérances, au regard du spectre de la sécheresse, duquel découlent de désastreuses conséquences. Certains d'entre eux se sont rapprochés du journal El Watan pour exposer l'inquiétant problème auquel ils font face. Ils se demandent, entre autres, pourquoi les services agricoles tardent-ils à déclarer officiellement l'impact de la sécheresse, notamment dans les daïras de l'est de la wilaya. Ils lancent un appel urgent aux autorités, avec à leur tête le wali, en vue d'une prise en charge adéquate de leur problème. Ce sont ainsi plusieurs centaines d'agriculteurs qui redoutent de tout perdre. En effet, beaucoup ont tablé sur une bonne année, et de ce fait ont mobilisé toutes leurs ressources pour emblaver leurs champs. D'autres, à l'instar de Riadh Khelifi, se sont endettés pour mener à bien la campagne labours-semailles de l'année en cours. Ce même Riadh Khelifi nous a confié qu'il s'est endetté de 65 millions auprès de l'office, et ce pour obtenir semences et engrais. « Attendu que l'on s'achemine vers une année blanche, nous espérons de la part des responsables un rééchelonnement de la dette », a-t-il déclaré. Il y a même des agriculteurs qui souhaiteraient voir leurs dettes épongées, vu que l'assurance ne les protège que contre la grêle et les incendies. Cela étant, l'inquiétante sécheresse qui frappe la wilaya risque d'avoir des retombées néfastes sur le bétail, car s'il n'y a pas récolte d'orge, comment faire face aux besoins en aliment de bétail ? Aussi, les fellahs lancent un appel pressant aux autorités pour une réelle prise en charge de leurs doléances. Enfin, rappelons que cette wilaya dispose de 361 688 ha de surfaces agricoles utiles (SAU), et que par conséquent elle figure parmi les premières wilayas céréalières. Toutefois, les rendements restent tributaires de la pluviométrie, qui continue d'enregistrer entre 350 et 500 mm par an.