C'est l'un des passages d'étoiles filantes les plus intéressants de l'année : dans la nuit du 5 mai, si vous vous levez à l'aube vers les coups de 4 ou 5 heures, vous pourrez en voir jusqu'à 70 en une heure ! « Ce phénomène cosmique n'a en réalité rien à voir avec les étoiles. Il correspond à l'entrée dans l'atmosphère de petits météores. A nos yeux, ces essaims météoritiques semblent tous venir d'un même point du ciel », explique Ridha Lassoued, président de l' Association algérienne des jeunes astronomes amateurs. Ce point imaginaire, dû à un effet de perspective, s'appelle le radiant. Et ce radiant se trouve dans une constellation qui donne son nom aux étoiles filantes. Celles que nous allons voir cette semaine s'appellent êta-aquarides parce qu'elles proviennent de la constellation du Verseau. Il en existe ainsi plus d'une trentaine mais toutes ne sont pas aussi spectaculaires. Cette année, deux autres rendez-vous sont importants : celui des Perséides constellation de Persée les 11 et 12 août, et celui des géminides constellation du gémeau le 13 décembre (voir encadré). Comète de Halley « Les essaims météoritiques sont en fait liés au passage d'une comète, poursuit Ridha. Chaque année au même moment, l'orbite de la Terre croise des nuages de poussière laissées par la comète. Les reliquats — grains de sable ou cailloux — apparaissent dans la traînée lumineuse derrière elles ».Les êta-aquarides, elles, sont associées à la comète de Halley, à l'instar des Orionides, visibles en octobre. L'essaim est en réalité visible entre le 19 avril et le 28 mai, mais le maximum de l'activité se situe les nuits des 5 et 6 mai. « Pour les trouver, conseille Ridha, cherchez le Nord et placez-vous au Sud-Est. Si le ciel est dégagé, on pourra bien les voir, d'autant que la lumière de la Lune qui est à son dernier croissant dont la luminosité étant très faible, ne gênera pas le spectacle ». Le mouvement de l'effet lumineux est dû à l'entrée du météore dans l'atmosphère, entre 120 et 60 km d'altitude. Lorsque le météore pénètre dans les couches supérieures de l'atmosphère de la Terre, il est porté à une très haute température par la friction des molécules d'air et les couches extérieures du météorite fondent. Les températures élevées des atomes qui se détachent de la surface ionisent les molécules et les atomes de l'air environnant en les énergisant brièvement. Au moment où ils perdent leur énergie, les atomes et les molécules produisent un phénomène lumineux que nous observons comme une brève traînée la nuit dans le ciel. « En général, ces météores se consument dans le ciel », poursuit Ridha. Balles de tennis Les poussières les plus petites sont volatilisées et les produits minéraux qui en résultent se condensent et tombent très lentement sur la surface terrestre. Les poussières de taille supérieure — qu'on appelle micrométéorites tombent en partie sur le sol comme des grains de sable. « Mais il peut arriver, même si c'est exceptionnel, qu'un caillou, s'il est de taille importante, termine sa course sur Terre et laisse un cratère à l'endroit de sa chute. Dans ce cas, il ne s'appelle plus météore mais météorite ». On considère qu'environ 500 pierres de la taille d'une balle de tennis atteignent ainsi le sol chaque année.