Les habitants de Ouled Aïcha, dans la commune de Ouled Si Ahmed, au sud de Sétif qualifient leur mechta de « colline oubliée », du fait qu'ils vivent dans l'isolement total. Les citoyens que nous avons eu l'occasion de rencontrer sont en colère et reprochent aux nombreux responsables locaux la mauvaise gestion de leur commune. Leur mechta est, selon leurs dires, la plus démunie et la moins touchée par le développement, contrairement aux mechtas voisines. Les habitants se posent des questions sur le projet d'adduction en eau à partir d'un réservoir proche, dès lors que les travaux de terrassement ont été entamés, puis rapidement abandonnés. De ce fait, le projet en question a été dévié de sa vocation initiale, alors que l'eau potable est une denrée très rare qui n'arrive que rarement dans la région, obligeant les habitants à avoir régulièrement recours aux citernes, moyennant la modique somme de 600 DA. En outre, l'évacuation des eaux usées est un autre sujet d'inquiétude pour les habitants de Ouled Aïcha, car aucun réseau d'assainissement n'existe et les fosses septiques foisonnent autour des habitations, avec leur lot de problèmes de santé publique. Par ailleurs, 80 familles sont sans électricité, et toutes leurs tentatives de trouver une solution sont restées lettre morte. « Personne ne veut nous écouter, nous avons frappé à toutes les portes, en vain », déclare un habitant. La situation n'évolue pas et les câbles branchés anarchiquement d'une maison à l'autre ne font qu'accentuer le danger. Les jeunes vivent quotidiennement le calvaire du chômage et de l'oisiveté. Leur seul loisir est de se réunir devant les locaux commerciaux que loue l'APC aux citoyens, attendant que le destin fasse quelque chose pour eux ; la plupart d'entre eux ont déposé une demande de soutien agricole et espèrent. Pour cette jeunesse déprimée, il est utopique de penser trouver un emploi quelconque, pourtant une mine de zinc proche pourrait être génératrice d'emplois pour peu que les autorités décident de la remettre en activité. Une commission avait, dans les années 1990, amorcé une étude pour relancer la mine, mais la situation sécuritaire avait mis le projet en veilleuse, lequel était et demeure l'espoir de toute la population de la mechta. La colère gronde devant l'injustice et l'exclusion dont font montre les élus à leur égard. Signalons que dans les mechtas voisines, les travaux d'éclairage public et de revêtement des trottoirs battent leur plein. A Ouled Aïcha il ne se passe rien, et les citoyens souhaitent une enquête des autorités locales.