A l'occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le comité des fêtes de la ville de Biskra a initié une rencontre littéraire à l'hôtel des Ziban, jeudi dernier, afin de rendre hommage au journaliste et écrivain Hamid Grine, lequel a confié à El Watan son immense bonheur d'être de retour à Biskra, son amour de l'Algérie tout entière et l'importance qu'il accorde aux critiques des lecteurs, « bien plus qu'à celles des journalistes qui ne lisent pas les livres qu'ils commentent », lancera-t-il sur le ton de la boutade. Humble et prolixe, il a tenu en haleine, deux heures durant, un parterre d'intellectuels, de professeurs, d'enseignants et de simples férus de lecture, venus en force revoir ou découvrir ce fils de la ville de Biskra. Evoquant les différents événements ayant jalonné sa vie, la trame de fond de ses romans La Nuit du henné, La Dernière Prière, Comme des ombres furtives, etc., ses motivations d'écrivain et ses espoirs d'Algérien, il a expliqué : « Le métier d'écrivain ne fait pas vivre son bonhomme, mais j'écris sur les Algériens, pour les Algériens. Je n'ai pas encore fait mon deuil des années 80, de la stabilité, du socialisme, des pénuries en tout genre et du verrouillage politique. » Auteur éclectique, prolifique, observateur impartial doué d'une acuité sensorielle trempée par le vécu et le ressenti, il s'évertue, roman après roman, à démonter inlassablement les mécanismes psychologiques et les caractères ontologiques constitutifs de la personnalité algérienne. Il prône, en stoïcien averti, « l'acceptation du destin » et le discernement de « ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous ». Il consacre son prochain roman , Le café de Gide, à la ville de Biskra et aux mutations qu'elle subit depuis le XIXe siècle à nos jours. Très touché par l'accueil chaleureux et les marques de considération exprimés par le wali et le maire de Biskra, lesquels ont offert à l'homme de lettres des présents, dont un superbe burnous blanc, et par la forte affluence des amateurs de lecture et de culture de sa ville natale qui l'ont bombardé de questions, Hamid Grine s'est prêté à la traditionnelle séance de vente-dédicace.