870 milliards de dinars, soit 12,82% du PIB, est le montant dépensé par les caisses de l'Etat au titre de transferts sociaux durant l'année 2007. Ce chiffre a été annoncé hier par le ministre de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbas, qui faisait la présentation d'une nouvelle loi portant protection des personnes âgées lors du point de presse hebdomadaire sanctionnant la réunion du conseil du gouvernement. Cette nouvelle loi devant prendre en charge cette frange fragilisée de la société que sont les personnes âgées, prévoit des peines d'emprisonnement à l'encontre des descendants qui jettent leurs parents du foyer familial. « Si le code pénal dispose de mesures claires pour punir les enfants qui maltraitent leurs parents, nous avons pensé qu'il fallait aussi prendre en considération les personnes âgées rejetées et abandonnées par leurs descendants. Cette loi prévoit donc des peines d'emprisonnement allant d'une année à 10 ans de prison et des amendes oscillant entre 100 000 DA et 500 000 DA », souligne Ould Abbas qui se dit contre les centres de vieillesse tout en reconnaissant toutefois leur utilité. L'Algérie compte 278 centres d'accueil spécialisés, dont 29 affectés aux personnes âgées. « Si l'Etat s'occupe déjà des personnes âgées qui n'ont aucun lien familial, cette loi vient inciter les familles qui ont leurs parents dans des foyers pour personnes âgées de les reprendre et l'Etat est prêt à soutenir ces familles, notamment les nécessiteuses parmi elles, à travers une indemnité variant entre 18 000 et 20 000 DA », affirme le ministre en indiquant que la même loi prévoit en outre un accompagnement à domicile. « Comme cela existe déjà en France, ce nouveau dispositif se traduira par l'envoi à domicile d'équipes de psychologues, d'infirmiers et de médecins aux fins d'aider les familles à faibles revenus pour mieux prendre en charge le parent âgé. Il est même prévu d'accueillir les personnes âgées durant la journée dans les centres de repos si les descendants ont des occupations en dehors de la maison familiale durant cette période », explique Ould Abbas. Interrogé sur le pourquoi du maintien des personnes âgées dans des foyers avec des handicapés mentaux, le ministre répond en justifiant par l'absence de centres suffisants pour accueillir les handicapés mentaux. « Nous avons à maintes reprises discuté de cet aspect avec le ministre de la Santé, mais il s'avère qu'il n'existe pas de centres d'accueil suffisants. Nous avons donc créé des fermes pédagogiques pour cette frange de la société », précise-t-il. 45 000 familles vivent dans des bidonvilles à Alger Autre point abordé par le conseil du gouvernement hier, le projet de construction de 30 000 logements pour l'éradication des bidonvilles dans les wilayas d'Alger, de Blida et de Boumerdès. Présenté par le ministre de l'Habitat au CG, ce projet concerne la réalisation dans les plus brefs délais de ces logements afin de mettre un terme à l'habitat précaire qui gangrène les grandes villes du pays, notamment la capitale et ses alentours. Alger compte à elle seule 45 000 familles vivant dans des bidonvilles, un chiffre qui donne froid dans le dos, alors que le pays accumule plus de 100 milliards de dollars de réserves de changes. Intégré dans le programme de réalisation de 164 045 unités de logement destinées à l'éradication de l'habitat précaire, ce projet « urgent » sera pris en charge par trois sociétés chinoises. Pour une période de réalisation de 24 mois, les sociétés CSCEC ainsi que la ZCIGC comptent s'occuper respectivement de la construction de 15 000 et 10 000 unités pour un montant global de 52 milliards de dinars. Des discussions sont en cours avec une autre société chinoise pour la construction de 10 000 autres unités de logement. Le conseil du gouvernement a en outre examiné un schéma directeur sur les espaces naturels protégés. Ce dernier prévoit une série de mesures visant à revoir la nomenclature et la classification des espaces naturels et espèces protégées afin de mieux préserver le patrimoine biologique dont dispose notre pays. Le nouvel ordre comptable a aussi figuré sur la table de réunion du conseil du gouvernement.