Sous la pression des riverains, et devant faire face à la paralysie totale de la circulation provoquée par les vendeurs de véhicules d'occasion, la précédente assemblée populaire communale de Ouled Fayet avait décidé de fermer définitivement le marché hebdomadaire du Plateau et les nombreux commerces de détail installés dans son enceinte. En son temps, l'affaire avait soulevé le vif mécontentement de ces commerçants, pour la plupart des jeunes natifs de la localité qui s'occupaient, tant bien que mal, en écoulant pièces détachées neuves ou d'occasion, accessoires pour automobile. Certains y tiennent des commerces de quatre-saisons, d'autres y vendent des vêtements, de la quincaillerie, des ustensiles de cuisine, des jouets et tout un assortiment d'objets hétéroclites. L'interdiction formelle de toute activité dans et autour du marché a fait d'eux des chômeurs du jour au lendemain. Et comme réponse à leurs doléances légitimes de poursuivre leurs activités, l'APC a promis de construire un marché communal, dont les étals et les magasins bénéficieront en priorité à tous ces commerçants ainsi qu'aux nombreux chômeurs recensés à travers la commune. Aussitôt dit, aussitôt fait : un avis d'appel d'offres est lancé ; l'entreprise est désignée et a vite fait de démarrer les travaux de construction, en procédant au coulage préalable des fondations. Le rythme accéléré des premiers travaux présageait une réalisation rapide de cette infrastructure, unique au niveau de la commune. Hélas, au bout de quelques semaines, le chantier est abandonné, sans espoir d'être repris à nouveau, provoquant par là même une immense déception aux futurs bénéficiaires de locaux commerciaux. Sur place, il ne reste qu'une baraque en parpaings… et une mare d'eau stagnante couvrant les fondations en béton. Les riverains se demandent toujours d'ailleurs s'il est vraiment possible de construire un marché couvert à l'endroit choisi : proche du cimetière communal et attenant à la fois à une caserne militaire et à l'Institut des techniques audiovisuelles. Le site ne peut évidemment convenir à ces activités en question. Ici, la route est étroite, bordée de constructions et il n'y a aucun espace pour parquer les voitures. En outre, au cas où il viendrait à être réalisé, le marché sera fort éloigné du centre-ville, en particulier des sites AADL et des principaux lotissements. Même les habitants du Plateau ne pourront en bénéficier faute de dessertes régulières. Autant dire que l'APC a jeté de l'argent par les fenêtres, car il n'est pas dit que le projet sera mené à son terme, comme en témoigne le silence pesant des autorités sur cette question. Des indiscrétions recueillies au niveau de l'APC indiquent qu'il sera procédé au choix d'un autre terrain qui réponde aux critères édictés en matière de sécurité et de pertinence. Et c'est là tout le problème de Ouled Fayet qui a sacrifié tout son patrimoine foncier. Les APC, qui se sont succédé, ont en effet privilégié les lotissements d'habitations aux équipements sociaux, en affectant l'essentiel des terrains à des particuliers triés sur le volet.. Le site choisi pour la construction du lycée en dit long sur la dilapidation du foncier urbain dans cette commune du Sahel algérois. Idem pour la petite école construite au bord de la route, à quelques pas du cimetière.