Photo : Slimene S. A. Le marché des voitures d'occasion connaît une autre flambée après celles qui ont suivi l'instauration de la taxe sur la vente de véhicule neuf et l'arrêt du crédit à la consommation. Au marché hebdomadaire de Boufarik, ce renchérissement, qui touche toutes les marques, est palpable. N'empêche, les acheteurs sont bien là, nullement décontenancés par cette situation d'autant que les prix chez les concessionnaires donnent le tournis aux classes moyennes. Sous une pluie fine, le marché hebdomadaire de voitures d'occasions de la ville de Boufarik affiche complet dès 8 h du matin. Les agents qui s'occupent de la sécurité et du parking sont contraints de « grignoter » dans la surface qui d'habitude est réservée aux revendeurs de la pièce détachée pour pouvoir faire place à quelques voitures qui faisaient la chaîne a l'entrée du marché. Ici l'adage qui dit que la fortune sourit à ceux qui se lèvent tôt, trouve toute sa signification. Les personnes qui sont à la recherche de la bonne affaire investissent dès le petit matin le marché pour repérer et marchander en premier avec le propriétaire du véhicule dans le but de le convaincre à une entente avant que les enchères commencent avec l'arrivée du flux. Des voitures japonaises, françaises, coréennes, italiennes, chinoises, espagnoles et allemandes submergent le marché. Le client qui a l'embarras du choix n'entame les enchères qu'après avoir fait le tour du marché. En face, les vendeurs. Certains présentent leurs véhicules bien astiqués, histoire d'attirer les acheteurs. D'autres, par contre, estiment que ce n'est qu'un trompe-l'œil. Pour eux, ce qui compte c'est l'état du véhicule. Mais rien ne semble illusionner les acheteurs dont la majorité a été dans la peau d'un vendeur et qui connaissent la moindre astuce pour duper le client. Face à une Toyota Yaris de 2006, une dizaine de badauds assistent au long marchandage qui s'est déclenché entre un acheteur accompagné par un mécanicien et un tôlier et le vendeur qui ne veut pas céder son bien au prix offert par le client. Mais l'intervention de certaines personnes a fini par convaincre le propriétaire du bon prix proposé par le client : 67 millions. Une bonne affaire pour l'acquéreur d'autant que le marché de voitures d'occasions connaît une flambée sans précédent. Plus loin, le propriétaire d'une Maruti mise en circulation il y a trois ans, annonce le prix : 37 millions. Quant à la Peugeot 307 HDI immatriculée 2002, elle affiche 67 millions, plus chère qu'une Audi A4 deux portes de la même année mais dont le propriétaire ne veut pas céder à 65 millions. Des personnes s'agglutinent aussi devant une Polo 1,9 diesel, année 2002. Son propriétaire qui soulève le capot pour laisser les acheteurs apprécier le ronronnement parfait du moteur en marche, annonce qu'on lui a fait une offre de 60 millions. Mais celle qui a remporté le succès c'est la Renault Mégane coupée, toutes options. Son année 2004 ne l'a pas empêché d'atteindre les 93 millions sans qu'on daigne la vendre. « Il y a un mois, cette voiture, avec les mêmes caractéristiques ne dépassait pas les 80 millions », souligne Abdelkader, un revendeur qui avoue avoir réalisé des bénéfices depuis deux mois grâce à la flambée que connaît le marché des véhicules d'occasion. «Même les voitures françaises qui sont fabriquées en Turquie et dans d'autres pays et qui n'ont pas une bonne réputation sur le marché commencent à avoir le vent en poupe comme cette Clio classique année 2005, sans option, qui a atteint les 75 millions alors qu'une autre Clio quatre portes, année 2002, essence 1,2 s'annonce au prix de 66 millions. Un autre propriétaire possédant la même voiture mais année 2008 demande plus que les 80 millions qu'ont vient de lui proposer. Plus loin, le propriétaire d'une Hyundai Accent, année 2006, ne veut pas la céder à 74 millions. Tout porte à croire que le marché des voitures d'occasions a de beaux jours devant lui, d'autant que l'été approche.