Les prisonniers algériens détenus dans les établissements pénitentiaires libyens ont suspendu, mardi dernier, leur grève de la faim entamée vendredi passé, sous la menace de poursuites par la direction générale des prisons, comme nous l'a confirmé un détenu contacté par téléphone. « Nous étions contraints de suspendre cette grève de la faim de peur d'être poursuivis pour une autre affaire », nous a-t-il déclaré. En effet, plus de 60 prisonniers algériens, dont la majorité sont détenus dans la prison de Jadida à Tripoli, et dans 5 autres maisons d'arrêt de la Jamahiriya, vivent une situation déplorable et réclament toujours la présence du ministre libyen de la Justice, des autorités algériennes, à leur tête l'ambassadeur et le consul général, pour faire la lumière sur la décision de grâce présidentielle de Mouammar Gueddafi, surtout qu'aucune mesure n'a été prise pour les rapatrier. « C'est décevant de voir les autorités algériennes nous tourner le dos, notamment l'ambassadeur algérien qui ne nous a pas rendu visite, malgré notre grève de la faim », dira notre interlocuteur. Rappelons que la majorité de ces prisonniers algériens, âgés entre 23 et 49 ans, sont poursuivis pour trafic de drogue. Alors que 18 parmi eux attendent leur procès, 8 ont été déjà condamnés à mort, 24 à la prison à perpétuité et 5 autres, dont 2 femmes, à l'amputation de la main.