La JS Kabylie ne prendra pas part aux poules de la Ligue des champions, trophée MTN-CAF. Coton Sport de Garoua (Cameroun) l'a privée de cette participation tant souhaitée par les responsables et supporters des Canaris. Pour beaucoup d'observateurs, la qualification de la JSK relevait du miracle après la déconvenue du match aller (0-3). Remonter trois buts s'est révélé impossible. Du reste, le coach, Moussa Saïb, et le capitaine, Cherif Abdeslam, ont fait le même constat après le match : « La JSK n'a pas encore une équipe à même de rivaliser avec les grandes formations du continent. » Moussa Saïb estime que « l'équipe ne dispose pas d'un effectif aussi riche pour se hisser au niveau de cette phase des poules », alors que pour Abdeslam, « le groupe est très jeune et manque d'expérience ». Les deux hommes reconnaissent que la JSK n'avait pas les moyens d'aller au-delà de ces 8es de finale. Les supporters, eux, avaient crû à l'exploit, après l'ouverture du score par Adlane Bensaïd, après six minutes de jeu. Dès lors, chacun y est allé de son calcul pour placer les trois buts restants dans le temps. Mais, au bout de la demi-heure, les gradins trempés par une fine pluie commençaient à se refroidir. Et surtout à se rendre compte qu'on les avait floués et que cette équipe de Coton Sport n'était pas composée de pieds nickelés, comme on la leur avait présentée. Les hommes du Français Denis Lavagne étaient bien en place. Leur défense, qu'on disait lourde, était au contraire très prompte et vivace sur toutes les balles, hormis celle qui avait amené le but de Bensaïd après une mésentente entre le gardien et un de ses défenseurs. Ils se sont régalés des balles aériennes distillées par les Canaris. Ces derniers étaient trop crispés par l'enjeu et plus particulièrement par cette pression sur leurs frêles épaules. Les Camerounais ont poussé le ridicule jusqu'à penser et dire qu'ils « allaient être victimes d'une machination de la part de leurs hôtes, c'est-à-dire un empoisonnement » et ont refusé de prendre leur repas à l'hôtel Amraoua, où ils avaient pris leurs quartiers. Pour justifier cette « sortie », l'entraîneur de Coton Sport explique : « Nous avons noté tout ce qui a été écrit dans les colonnes de la presse algérienne au lendemain du match aller. A partir de là, notre crainte était légitime. » Selon le coach français : « La JSK était venue à Garoua pour limiter les dégâts au lieu de jouer son jeu comme elle l'avait fait durant les 20 premières minutes de ce match retour. » Le mot est lâché. La JSK avait laissé ses chances de qualification à Garoua. Pour beaucoup, les Kabyles se devaient d'inscrire au moins un but au match aller, s'ils voulaient espérer aller au-delà de ce tour. Il est vrai aussi que l'arbitrage les avait lésés lors de la première manche. L'équipe a souffert de l'absence d'attaquants à forte percussion, capables à eux seuls de faire percer par un geste technique ou d'un tir lointain la défense de Coton Sport qui était prenable par les côtés. Déçus par la tournure des événements, des supporters ont tiré leur révérence à la mi-temps. Il faut dire que le but de Kamirou Daouda a scié les jambes des joueurs kabyles et la confiance des supporters galvanisés par le but de Bensaïd. L'attitude des supporters n'a été du goût de personne, y compris du coach Lavagne : « Ce n'est pas comme cela que l'on encourage son équipe. Je dirai dommage. » Moussa Saïb a été pris à partie par certains pseudo-supporters. Il fera ce commentaire : « Ce n'est pas là la meilleure manière de saluer et de féliciter les nouveaux champions. J'appelle ça de l'ingratitude », avant de conclure par cette phrase :« C'est la dernière fois que l'on me voit sur le terrain. » La JSK poursuivra son aventure en Coupe de la CAF qu'elle affectionne particulièrement pour l'avoir remportée trois fois de suite. De nouveau, la JSK est tombée de haut. Elle a une fois de plus démontré que notre football n'a pas encore le niveau requis pour se hisser au niveau des grands de ce continent. Il ne sert désormais à rien de se lamenter.