La résistance populaire de cheikh Bouamama contre l'occupation française a fait l'objet d'un ouvrage, très documenté et illustré, de Abd El Kader Khelifi, aux éditions Dar El Gharb. L'auteur, actuellement maître de conférence à l'université d'Es Sénia, a réuni de nombreux documents et témoignages sur la résistance de cheikh Bouamama vers la fin du 19e Siècle et le début du 20e , notamment dans les régions du Sud-Ouest du pays. Abd El Kader Khelifi, en sa qualité de pédagogue, s'est astreint, en guise d'introduction, à faire un rappel historique des conditions générales prévalant en Algérie d'avant 1881, année du déclenchement de la résistance populaire de Cheikh Bouamama. Il donne un aperçu sur les lois et la politique appliquées par les forces d'occupation françaises, notamment en ce qui concerne la généralisation de l'enseignement du français au détriment de l'arabe et de la religion, particulièrement dans les écoles coraniques. Il s'étalera ensuite longuement sur les conditions locales ayant conduit au déclenchement de la résistance populaire durant la période s'étalant de 1881 à 1908, année du départ en exil de cheikh Bouamama au Maroc. Dans la deuxième partie de son ouvrage, l'auteur s'étalera longuement sur les préparatifs du déclenchement de la lutte, puis définira trois périodes charnières qu'il situera, pour la première, durant la période de 1881 et 1882 caractérisée par des combats et des accrochages dans la région de Djebel Amour à l'Est, celle de Béchar et Fekik à l'Ouest et celles de Saïda, Mascara et Tiaret au Nord. La seconde période - de 1883 à 1903 - se caractérise par le retrait de cheikh Bouamama avec ses troupes vers la région de Fekik en territoire marocain, puis vers la région de Deldoul dans le Sud algérien. Cette période, tout en menant des combats et des accrochages réguliers avec les forces coloniales, est caractérisée cependant par un échange de correspondances entre Cheikh Bouamama et les forces d'occupation. Enfin, la troisième période - de 1904 à 1908 - se distingue par l'exil de Cheikh Bouamama vers la région d'Oujda (Maroc) et le ralliement de ses troupes à celles du rebelle El Djilali Zerhouni qui s'est élevé contre le roi du Maroc. Ceci étant dit, les forces coloniales et les tribus qui se sont ralliées à elles subissaient toujours les attaques et les assauts des troupes de Cheikh Bouamama.