Le bras de fer d'ordre organisationnel à relents politiques, entre les deux instances syndicales (l'UW et l'UT Tiaret), a failli dégénérer en batailles rangées, avant-hier après-midi, quand des cadres syndicaux de la daïra de Tiaret, rassemblés pour la circonstances, allaient marcher vers le siège de l'Union de wilaya pour « exiger le départ de celui qu'ils accusent de brader les intérêts des travailleurs. » Une marche bloquée in extremis par la police pour « défaut d'autorisation », bien que le fond du problème soulevé par les protestataires « relève d'une crise organisationnelle » induite par des chevauchements dans les attributions des uns et des autres, notamment dans la préparation du congrès de l'UT, devenu une véritable pomme de discorde. Les responsables des deux instances ont été ainsi amenés à se confronter à propos de l'installation de sections syndicales relevant des attributions relevant des compétences territoriales de l'UT, ce que conteste M. Abbes, le numéro un du vieux syndicat à Tiaret. Les syndicalistes, dont certains portaient des pancartes revendicatives, criaient fort leur désapprobation quant à l'approche préconisée par leur instance hiérarchique qui ne « mettait pas assez d'ardeur pour solutionner les problèmes socio-économiques dont souffrent les travailleurs à Tiaret. » Certains des présents ont évoqué le problème de la commission des œuvres sociales de l'éducation, non renouvelée depuis des lustres et qui a fait fuir beaucoup d'adhérents qui constituaient pourtant le gros des troupes à l'UGTA ; d'autres ont évoqué les velléités de privatisation, comme à Giplait, et bien d'autres. Même des femmes syndicalistes étaient présentes au rendez-vous pour « parler des conditions de la femme travailleuse. » En tout état de cause, rien n'indique, pour le moment, une sortie de crise face à l'intransigeance des belligérants plus que jamais décidés à en découdre sous le silence pesant de la Centrale saisie du problème.