L'Algérie et le Japon ont signé, hier à Tokyo, un accord de coopération technique à la faveur de la visite officielle qu'effectue depuis lundi dernier le président Bouteflika dans ce pays. Le document a été signé par le ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem, et son homologue japonais, Nabutoka Machimura, au siège du ministère nippon des Affaires étrangères. Destiné à impulser la coopération technique entre les deux pays, cet accord ambitionne d'encadrer les activités des missions d'experts japonais appelés à intervenir dans plusieurs secteurs d'activité en Algérie. C'est le cas des secteurs des hydrocarbures, de l'énergie, des ressources en eau, des télécommunications, de la formation, de la culture, de l'agriculture, de l'environnement, de la pêche, de la construction et de la prévention contre les séismes. Il s'agit, a-t-on précisé auprès de la délégation algérienne, du premier accord de coopération technique intergouvernementale signé entre les deux pays. Lors d'une conférence donnée à l'université des Nations unies de Tokyo, le président Bouteflika a souligné, pour sa part, le caractère « multidimensionnel, graduel et irréversible » des réformes engagées en Algérie. Dans sa conférence axée sur « l'expérience démocratique et la politique des réformes en Algérie », le chef de l'Etat a rappelé que l'objectif de la mise en œuvre de ces transformations en profondeur est de « bâtir une société moderne et prospère, répondant à la fois aux exigences de l'équité, de l'efficacité économique, au besoin de cohésion sociale et à l'impératif démocratique ». Evoquant, dans le détail, les grandes étapes historiques franchies par l'Algérie depuis la période coloniale à nos jours, il a indiqué, par ailleurs, que la décennie de terrorisme qu'a connue le pays a mis « à rude épreuve (...) la cohésion du peuple algérien et les fondements mêmes de l'Etat algérien ». Mais « ce cycle infernal, s'est-il réjoui, a été progressivement rompu à partir de 1999 lorsque nous avons décidé de créer les conditions de stabilité nécessaires aux transformations économiques et politiques permettant de dépasser les contradictions d'une société bloquée ». Dans ce contexte, le chef de l'Etat a estimé que « le succès » de la politique de la concorde civile, massivement approuvée lors d'un référendum populaire en 1999, « marque la grande aspiration » du peuple algérien « à un retour de la paix » et « ouvre une ère nouvelle permettant la reconstruction du pays et celle de l'Etat algérien sur des bases nouvelles et plus modernes ». En outre, Abdelaziz Bouteflika a mentionné que les grandes réformes engagées, notamment celles de l'Etat, du système éducatif, de l'économie et du secteur social, doivent « se traduire concrètement par une mise en œuvre certes graduelle, mais effective et transparente, en cohérence avec la vision globale qui les a inspirées ». Pour le président Bouteflika, la réforme de l'Etat est « une étape très importante (...) parce qu'elle conditionne en grande partie tous les autres chantiers entrepris » et elle concerne, « par son ampleur et les enjeux qu'elle comporte », « tous les secteurs de la société ». Les réformes économiques et sociales sont, elles aussi, « au cœur de nos préoccupations les plus fondamentales », a-t-il indiqué, ajoutant qu'à travers la reconstruction de l'économie l'Algérie veut « aboutir à un développement économique et social soutenu et durable ». En ce sens, le président Bouteflika a souligné que le processus de réformes structurelles « permettra au pays de parachever sa transition vers une économie de marché ouverte et compétitive ». D'un autre côté, il n'a pas manqué de mettre en relief l'importance du programme de soutien à la relance économique mis en œuvre actuellement et les mesures d'encouragement à l'emploi. A l'occasion, le chef de l'Etat a déclaré que l'Algérie, qui est entrée dans une période de croissance « plus importante et qui doit être durable », prévoit « la réalisation d'un taux de croissance moyen voisin de 7 à 8% sur les dix prochaines années ».