Le Japon sera d'un grand apport à l'économie algérienne, notamment en matière de savoir-faire et d'investissements. C'est le beau fixe entre l'Algérie et le pays du Soleil levant. La visite de travail de quatre jours qu'effectue, depuis dimanche dernier au Japon, le chef de l'Etat, M.Abdelaziz Bouteflika, d'ailleurs, la première du genre depuis l'indépendance, est prometteuse à plus d'un titre. Tout d'abord de par sa portée politique et la qualité des entretiens inscrits au programme de la délégation présidentielle. La délégation présidentielle regroupe le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, les ministres de l'Energie et des Mines, des Ressources en eau, de la Pêche et des Ressources halieutiques, des principaux conseillers à la présidence de la République et le P-DG d'Algérie Télécom. Des secteurs d'activité dans lesquels les Japonais se sont déjà engagés. Un retour en force, en particulier dans le domaine des hydrocarbures, puisque depuis la redynamisation des relations algéro-nipponnes en 2001, à la faveur de l'amélioration de la situation sécuritaire et de la baisse du risque Algérie, le secteur des hydrocarbures, a attiré d'importants investissements estimés à quelque 7 milliards de dollars. En témoigne, le projet Boosting Hassi R'mel consistant en une augmentation de pression du gaz, dont la réalisation est confiée au consortium japonais Itochu-Jgc. Aussi, en novembre 2004, la filiale du Groupe Sonatrach Hyproc shipping company a signé avec le chantier naval japonais Namura shipbuildingcorporation un contrat pour l'acquisition de 2 navires de transport de Gpi. Par ailleurs, la participation du président Bouteflika au sommet du G8 d'Okinawa en juillet 2000 et les dernières visites en Algérie des officiels japonais et autres personnalités de la sphère politique, économique et financière des deux pays, ont aidé à jeter les nouveaux jalons de la coopération entre Alger et Tokyo. Le président de la République a eu une série d'entretiens politiques avec l'empereur Akihito, le Premier ministre Koizumi, avant de rencontrer au cours de la deuxième journée de sa visite, les principaux dirigeants de la sphère économique et financière nipponne, à savoir Jica (coopération internationale), Jbic (Banque de coopération internationale) et Jetro (commerce extérieur) et avec le patronat (Keidanpen). Le chef de l'Etat qui donne un intérêt particulier à la communauté algérienne à l'étranger, notamment l'apport que cette dernière pourrait apporter à l'économie nationale, avait reçu, hier les membres de la communauté algérienne établie au Japon qu'il avait appelé à tirer profit au maximum de l'expérience en matière de modernité et de développement d'un pays, considéré comme la deuxième puissance économique mondiale. «Vous êtes les ambassadeurs de l'Algérie dans ce pays avec lequel nous nous efforçons de construire des relations mutuellement avantageuses», a souligné le président Bouteflika à l'adresse des participants à cette rencontre. Encore une fois le chef de l'Etat a brossé un tableau des «bons résultats» engrangés au plan macroéconomique. Le président n'a pas manqué de réitérer la volonté de l'Etat algérien à combattre tous les maux qui freinent le développement du pays, à commencer par le chômage et le terrorisme. Une précision de taille a, toutefois, été faite par M.Bouteflika: «Pour assurer un réel développement, il faut aussi pouvoir compter sur des partenaires solides et ne pas s'attendre à une aide fondée sur la charité». Le Japon qui a un PNB de 32.000 dollars par habitant et des réserves en devises estimées à 450 milliards de dollars sera d'un grand apport à l'économie algérienne, notamment en matière de savoir-faire et d'investissement dans les secteurs de la petite et moyenne entreprise, la pêche, les ressources en eau et les filières technologiques.