«L'Algérie regarde favorablement la candidature du Japon en tant que membre permanent au Conseil de sécurité de l'ONU.» C'est au cours d'un point de presse, à la résidence Djenane El-Mithak, à l'issue d'une réunion avec le chef de la diplomatie algérienne, Mohamed Béjaoui, que ces propos ont été tenus par le directeur général du département Afrique et Moyen-Orient au ministère japonais des Affaires étrangères, M.Motohide Yoshikawa qui estime que les relations entre l'Algérie et le Japon connaissent une nouvelle étape depuis la visite du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, dans ce pays en décembre dernier. Qualifiant cette visite «de grand succès», l'émissaire du pays du Soleil Levant n'en a pas moins évoqué l'objet de son déplacement à Alger dicté par la nécessité de réactiver le processus de rapprochement entre les deux pays et de poursuivre «les discussions entamées lors de la visite du président Bouteflika», a-t-il affirmé. Il a révélé que des entretiens ont eu lieu avec les responsables de la chancellerie dont le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Béjaoui. Pour le diplomate nippon, la visite du chef de l'Etat au Japon «a permis notamment aux hommes d'affaires japonais d'avoir une idée plus précise de l'Algérie, un pays qui dispose de grandes potentialités, notamment touristiques, ainsi que des ressources naturelles». Il a reconnu que le volume actuel des échanges entre les deux pays n'est pas consistant par rapport aux années précédentes, «il est inférieur à celui du début des années 1990», a fait savoir M.Motohide. «Nous avons signé en décembre à Tokyo un accord-cadre de coopération technique et nous attendons sa ratification par le Parlement algérien.» En outre, la coopération dans le domaine culturel sera scellée par une convention. M.Béjaoui était le président du groupe de négociations. «C'est le président Bouteflika qui en est l'inspirateur», a-t-il affirmé. La création de l'université Afrique-Asie est également au menu des négociations entre les deux pays à l'initiative du chef de l'Etat algérien. «Le Japon, a déclaré M. Motohide, a versé une contribution de 100.000 dollars au Programme des Nations unies pour le développement (Pnud)». «Lors du sommet de Jakarta, le président Bouteflika et le Premier ministre Junichiro Koizumi se sont rencontrés et j'espère que les deux dirigeants auront l'occasion de se rencontrer à nouveau à l'occasion du sommet du G8, prévu du 4 au 6 juillet à Geneagles, en Ecosse», a-t-il indiqué. Sur le registre de l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU, il a souligné que son pays allait présenter aux Nations unies en juillet un projet de résolution conjointe avec l'Allemagne, le Brésil et l'Inde, réclamant d'augmenter le nombre des membres du Conseil, à 25 dont six permanents. Sur cette question, précise le diplomate nippon a affirmé avoir pris langue avec la diplomatie algérienne qui lui a donné des garanties quant au soutien de l'Algérie à la candidature du Japon que le responsable japonais qualifie de stratégique et d'importante. Interrogé sur le non-recours au veto par les nouveaux membres pendant quinze ans, l'orateur a expliqué que peut-être, il faudra l'abroger un jour et que c'est une option envisageable. Concernant l'annulation de la dette africaine payée rubis sur l'ongle et cela par sept fois comme l'avait souligné le chef de l'Etat algérien, le responsable japonais préfère parler d'un traitement au cas par cas. La position de son pays vis-à-vis du conflit du Sahara occidental est immuable en cela que Tokyo a «toujours été en faveur d'une solution dans le cadre des Nations unies».