Les myasthéniques et leurs familles continuent de souffrir face au terrible silence des autorités sanitaires de la wilaya. La situation des malades myasthéniques de Constantine et des autres wilayas de l'Est devient alarmante. Des dizaines de cas vivent une situation des plus difficiles depuis le mois de juin 2007, suite à une pénurie chronique du Mestinon, médicament non disponible en pharmacie à cause d'une rupture de stocks au niveau du laboratoire pharmaceutique algérien (LPA), de la zone Palma, seul organisme habilité à importer les médicaments à l'échelle nationale. Alors que plusieurs malades des wilayas environnantes se démènent pour se procurer le médicament, six malades ont été hospitalisés au CHU de Constantine, dont l'un se trouve, depuis hier, dans un état jugé critique à la réanimation du service de neurologie. Trois femmes, âgées entre 31 et 38 ans, respectivement originaires des wilayas de Batna, Jijel et Constantine, séjournent depuis plus d'un mois au CHU. Leur état dépend de quelques gouttes d'un produit injectable dont l'effet ne dure pas plus d'une heure. « Ce n'est qu'un faible échantillon des dizaines de personnes qui meurent à petit feu et en silence chez eux, faute de prise en charge, car malgré tous les appels de détresse que nous n'avons cessé de lancer depuis onze mois, les malades et leurs familles continuent de souffrir face au terrible silence des autorités sanitaires de la wilaya, alors que des patients livrés à eux-mêmes risquent de périr faute des comprimés vitaux qu'on n'arrive plus à se procurer », dénoncera Ahmed Boucheloukh, président de l'association défi et espoir contre les myopathies (ADEM), qui tire la sonnette d'alarme suite aux multiples appels de détresse des malades. « Même au CHU de Constantine où le Mestinon demeure indisponible au niveau de la pharmacie centrale, le personnel médical du service de neurologie, où sont hospitalisés les patients myasthéniques, est complètement désarmé », ajoute notre interlocuteur. Selon un spécialiste, la non-prise du Mestinon ou le bromure de Pyridostigmine, traitement palliatif pour les malades présentant des pathologies neuromusculaires, peut entraîner des complications graves sur les personnes atteintes, allant jusqu'au risque de décès.