Après les associations des hépatiques, qui ont alerté dernièrement sur l'indisponibilité, dans les pharmacies, au niveau national, de médicaments indispensables au traitement de la maladie, c'est au tour de l'association Défi et espoir contre les myopathies (ADEM de Constantine) d'attirer l'attention des autorités publiques et surtout du président de la République, auquel elle a adressé une lettre ouverte, sur la pénurie d'un médicament vital pour les myasthéniques, le Mestinon en l'occurrence. “Les parents de malades sont constamment à la recherche de ce composant nécessaire à la prophylaxie du malade qui reste toutefois soumis à cette pénurie qui n'a pas été jusqu'à ce jour réglée. Aucune mesure n'a été prise pour l'approvisionnement régulier des pharmacies de ce médicament, condamnant ainsi les malades à partir le chercher en Tunisie ou en France”, regrette M. Boucheloukh, président de l'Adem. Si, en Algérie, le Mestinon coûte 370 dinars la boîte de 20 comprimés, son prix oscille entre 1 800 et 2 000 dinars s'il est ramené de l'étranger. “Il est devenu une tracasserie de parcourir des kilomètres pour permettre à un myasthénique de suivre correctement son traitement. Des associations de lutte contre les myopathies en Algérie prennent en charge certains cas en leur offrant le médicament, mais dans la mesure de sa disponibilité à leur niveau”, complète notre interlocuteur. Il donne l'exemple de l'acharnement d'un père de trois enfants (8, 12 et 16 ans) atteints de myasthénie, qui parcourt, chaque semaine, 500 km, de Boussaâda à Constantine, pour récupérer le don de 150 comprimés de Mestinon, le traitement d'une semaine des trois malades offert par le CHU de la ville des Ponts suspendus.