L'opération menée contre la chenille processionnaire pour lutter contre la desertification a couté un milliard de dinars pour des vétilles. Le désert avance inexorablement, et l'Algérie est contrainte d'amener le processus de lutte contre la désertification à son terme, en multipliant et en diversifiant les politiques d'intervention. Etant d'avis que cette lutte devrait se traduire par un effort sans cesse renouvelé comme ceci est censé être le cas pour la lutte contre certaines espèces d'insectes dévastateurs de forêts. Et justement, parmi les nombreuses interventions de l'Etat, il s'impose de citer celle menée en 2005 à partir de Djelfa, qui consistait à débarrasser une superficie arboricole de 100 000 ha – situés dans la partie méridionale de l'Algérie et recensés à travers 17 wilayas (de Naâma à Tébessa) – d'un insecte ravageur. Ce dernier, qui répond au nom scientifique de Thaumetopoea Pityocampa, est communément appelé chenille processionnaire du fait du mode de déplacement en procession de ses larves cohésives dans leurs mouvements, grâce à un contact tactile de soie à soie. La raison est qu'à ce stade, ces larves voraces, se nourrissant des aiguilles de diverses espèces de pins et autres cèdres, entraînent une défoliation de l'arbre, voire une infestation qui provoque son affaiblissement important et sa mort inéluctable. A la longue, la forêt, qui alimente en oxygène et représente à la fois un véritable cordon dunaire contre l'avancée du désert, finit par s'amenuiser si elle ne disparaît pas complètement, comme cela risque d'être le cas pour celle du senalba à Djelfa qui subit au quotidien les assauts ravageurs de tous bords des ennemis de la nature. Pour rappel, M. Mameri, en sa qualité de sous-directeur de la protection du patrimoine forestier à la DG des forêts, présent en 2005 à Djelfa lors de ladite opération, avait fait noter qu'elle se répétera en 2006 et 2007. Comme à ce jour, cette opération contre la chenille est restée sans suite, l'on est donc en droit de considérer qu'elle aura finalement été inutile. C'est d'ailleurs l'observation que fait une spécialiste de la question, rencontrée au détour de la formation d'animateurs en éducation environnementale qui a eu lieu à Djelfa en fin de la semaine dernière. A noter que cette opération contre la chenille, organisée en 2005 par la DG des forêts, en collaboration avec l'Institut national de recherches forestières (INRF) et confiée à une firme suisse, Atlas agro, chargée de fournir le pesticide et de former dans la lutte chimique, a coûté un milliard de dinars ! Un petit réconfort tout de même, on aura gagné au moins l'initiation de 55 cadres, tous des ingénieurs, aux techniques d'utilisation dudit pesticide, le Dipel 8L.