C'est la dernière ligne droite pour le Rassemblement national démocratique (RND). Ce week-end, le parti d'Ahmed Ouyahia apportera les dernières retouches à la préparation du troisième congrès national prévu pour les 25, 26 et 27 juin prochain. Un congrès qui se tiendra dans un contexte particulier caractérisé par une ambiguïté et un flou sur le plan politique et un front social constamment en ébullition. Aujourd'hui, la commission nationale chargée de préparer le congrès se réunira en session ordinaire afin d'examiner la situation sur les plans interne et externe. C'est aussi l'occasion pour le chef de file du RND d'orienter et d'instruire ses militants sur la démarche et la stratégie à suivre dans ce sens. Cette dernière rencontre servira de base de travail pour la préparation des précongrès régionaux programmés à partir du 1er au 15 juin prochain. Selon le chargé de communication du RND, toutes les wilayas ont sélectionné leurs congressistes sur la base de critères bien définis, afin d'éviter toute sorte de spéculations. « L'opération s'est déroulée dans de bonnes conditions. Il n'y a eu ni contestataires ni tentatives de redressement, comme cela s'est produit chez les autres formations politiques », a soutenu M. Chorfi qui estime qu'au sein de la maison RND « tout va bien ». Cependant, nul n'ignore que le RND a été sérieusement touché par une crise au lendemain des résultats des élections législatives. Des voix se sont alors élevées pour contester la liste d'Alger, confectionnée par le premier secrétaire de wilaya. Un très proche de M. Ouyahia et présenté comme son bras droit. L'exclusion de certains membres fondateurs a failli déstabiliser le parti et fausser certaines cartes. Ces membres influents représentant les familles des victimes du terrorisme, les scouts, le monde sportif... sont montés au créneau pour revendiquer la destitution pure et simple du responsable de la wilaya d'Alger. Une opération qui a échoué. Toutefois, ces remous internes ont fait dire à certains observateurs que le RND n'est nullement à l'abri d'un mouvement de contestation, même si au sein du parti on écarte carrément cette éventualité et on prône « la prospérité et la paix ». La colère a contaminé toutefois d'autres wilayas mais elle a été canalisée grâce à l'intervention de l'ex-chef du gouvernement. Lors de la réunion d'aujourd'hui, il y aura la présentation des avant-projets ayant trait au statut, à la politique générale, au plan d'action du parti et la commission donnera son avis sur tous ces exposés et aussi le feu vert pour la tenue du congrès. Il y a lieu de rappeler que la commission de préparation qui s'est réunie en janvier dernier a fixé le nombre de congressistes à 1300, dont un millier sera issu de la base. De l'avis des militants du parti, Ahmed Ouyahia succédera à lui-même au prochain congrès, d'autant plus que la base, selon les dires de ses proches, le soutient dans cette mission. Un soutien renforcé et appuyé après le rapprochement qu'il y a eu dernièrement entre M. Ouyahia et le chef de l'Etat. D'aucuns s'interrogent sur cette nouvelle politique et sur le sort réservé à M. Ouyahia en perspective de l'élection présidentielle de 2009.