La « bidonvillisation » ne cesse de gagner du terrain dans la wilaya de Bouira. Le vieux bâti, ou tout simplement l'habitat précaire est un phénomène que d'aucuns parmi les responsables, qui se sont succédé à la tête de la wilaya, ne sont arrivés à éradiquer. Pourtant, les programmes et autres décisions ne sont pas ce qui manque à ce niveau. Pour s'en convaincre, les statistiques sont là et la réalité beaucoup plus édifiante dans la mesure où les vieilles mansardes continuent à faire office de logis. Des familles déshéritées sont souvent logées dans ces conditions. En dépit des différents programmes mis en oeuvre par les pouvoirs publics pour juguler la crise du logement, l'habitat précaire demeure une réalité insondable, estiment des spécialistes. Pour ces derniers, les mouvements « migratoires » accueillis par les bidonvilles sont loin d'être contrôlés et les véritables bénéficiaires des opérations de relogement sont souvent noyés dans ce flux. Ce qui accentue la difficulté de prise en charge. A Bouira, la précarité demeure une réalité amère et les bidonvilles continuent à faire le décor de plusieurs localités. Les chiffres fournis par les services compétents sont pour le moins effarants. Ainsi, l'on dénombre 23 442 habitations précaires à l'échelle de toute la wilaya, dont 5 956 en zone urbaine et 17 486 en zone rurale. Pour les bidonvilles, les statistiques établies en 2007, portent leur nombre à plus de 1000 unités recensées au niveau du seul chef-lieu de wilaya. Ce à quoi s'ajoutent les quelque 2087 habitations menaçant ruine et plus de 10 000 autres construites à base de torchis appelé communément « toub ». Devant cet état de fait, les autorités concernées ne sont pas restées dans l'expectative pour autant que des programmes de relogement ont été initiés pour tenter de colmater un tant soit peu le déficit constaté. La gestion de ces sites « misérabilistes » étant pour le moins délicate, mais un effort croissant est consenti, affirme-t-on auprès de l'administration. C'est dans cette optique qu'au moins 8 sites sont réservés spécialement pour le recasement des familles vivant dans la précarité la plus absolue. Un effort soutenu par les différentes autres formules de réalisation de logements, à l'instar du LSP, LP, RHP et autres. Le gros lot demeure pour ainsi dire celui du plan quinquennal (2005-2009) dont pas moins de 11 650 unités (autoconstruction) sont prévues à la réalisation. Les statistiques portent le nombre d'unités réalisées à 3360, auxquelles s'ajoutent quelque 3806 autres en voie de réalisation. Les retards enregistrés quant au lancement des projets restants, dont le nombre est de 2684, ne démotivent pas les responsables concernés qui semblent confiants quant à l'achèvement dudit plan à son échéance (2009). Cependant, il demeure utile de noter qu'en plus des retards, enregistrés, il y a l'incommodité des habitations proposées en remplacement. Notons enfin que les retards que ce soit dans la réalisation et/ou l'attribution, se posent avec acuité, ce qui rend l'éradication de l'habitat précaire difficile. A titre illustratif, sur les 4758 LSP (logements sociaux-particpatif) prévus, seuls 193 ont été réalisés. 2291 logements sociaux-locatifs sur les 4500 prévus attendent le lancement.