Les sorties effectuées sur le terrain ont permis aux autorités locales de constater l'ampleur des dégâts causés par les dépôts anarchiques de l'emballage de bière à travers la wialya. « Ce n'est pas la peine de continuer votre travail. Votre établissement est fermé à partir de cet instant », lance le wali de Tizi Ouzou, lors d'une tournée effectuée, la semaine dernière, à Ouaguenoun, à l'adresse des employés d'un bar-restaurant situé à Tala Athmane. Ces derniers s'affairaient à nettoyer la salle, quand le cortège du wali s'arrête brusquement devant l'entrée du bar. C'était un imposant amas de bouteilles de bière vides entreposées sur le bas-côté de la route qui a fait réagir le wali. Durant la même journée, trois autres estaminets subiront le même sort, et pour les mêmes raisons. Le phénomène de la pollution de la nature à l'emballage de bière est nouveau dans la wilaya de Tizi Ouzou. Il est apparu depuis que les producteurs ont recours à l'emballage non réutilisable. La bière est un produit fortement consommé dans la région. Le consommateur a développé une préférence à emporter les bouteilles non consignées. Ainsi, on constate, les abords de nombreuses routes, les forêts et les plages regorgant de bouteilles. Le directeur de l'environnement parle de ce sujet : « Cette forme de pollution encombrante, mais non toxique est en effet un problème important. Mais, notre direction n'a aucun rôle à jouer dans cette affaire. Notre travail est limité à élaborer des rapports sur les éventuels déséquilibres écologiques que peut engendrer la pollution d'une unité industrielle par exemple. » Pour le responsable de l'environnement, la solution à cette délicate situation dépend des collectivités locales qui sont en charge du ramassage des ordures et de tout type de déchets. Les communes ont-elles les moyens pour ce faire ? Est-il possible aux agents de nettoyage de ramasser des bouteilles dans les forêts ? Que peuvent alors faire les municipalités ? Uniquement installer des niches ou des grands bacs spécialement pour les bouteilles. Mais encore, faudra-t-il compter sur le civisme des consommateurs. Ces déchets qui ne sont pas biodégradables agressent sans cesse la nature qui ne peut pas crier au secours, mais c'est en même temps l'avenir des générations futures qui est en péril. Trois importantes brasseries installées à Oran, Boumerdès et El Tarf inondent le marché local en bières relativement à bas prix (50 DA). Selon un responsable d'une APC, la solution devrait venir des fabricants eux-mêmes. Ils devront songer à récupérer les bouteilles et les réutiliser.