Neuf familles habitant les logements de fonction de l'ex-unité SNVI de Aïn Defla, située dans la zone industrielle (sortie ouest du chef-lieu de wilaya), vivent depuis plusieurs jours dans le « noir », privées d'électricité en raison de factures impayées par l'employeur. « En somme, c'est une façon de nous contraindre à quitter les lieux », regrette Aïssa Naci, ex-directeur de l'unité. Notre interlocuteur nous apprendra qu'un mois après son départ à la retraite, tous les résidants du site en préfabriqué se sont retrouvés dans le noir sans avoir été préalablement avisés ni par l'ex-employeur ni par Sonelgaz. L'épouse de l'ex-cadre SNVI intervient les larmes aux yeux, rappelant que son mari était parmi ceux qui ont contribué au montage et à l'essor des unités de Tiaret, de Tizi Ouzou et d'autres encore à travers le territoire national. Notre interlocutrice nous fera savoir qu'au pire moment du terrorisme, ces familles étaient restées sur les lieux en dépit des menaces. Pour rappel, c'était en 1997 en pleine crise économique, que l'unité de Aïn Defla avait fermé ses portes, contraignant son personnel à opter pour le départ volontaire. Tout s'était déroulé tellement vite que ces familles avaient été prises de court. Aujourd'hui, elles se sentent trahies, abandonnées par l'ex-employeur. Intervenant de nouveau, Mme Naci expose littéralement : « Que reproche-t-on à mon mari pour lui infliger un tel traitement », ajoutant qu'une demande introduite auprès de l'administration centrale pour une entrevue avec le DG n'a pas abouti. Aïssa Naci a, à son actif, 35 ans de service dans la SNVI. Dans un autre appartement, Hamidou Assoul, ex-cadre, se déplaçant sur fauteuil roulant, nous explique le calvaire que vivent les résidants du site alimenté au moyen d'un groupe électrogène prêté par un particulier à raison de deux heures par jour. « Nous avons des malades, des enfants scolarisés. Les derniers font leurs révisions à la lueur des bougies », déplorent nos interlocuteurs. Signalons toujours, selon la même source, que les démarches auprès de Sonelgaz et des autorités sont en cours, mais la situation est urgente et mérite plus de célérité. Par ailleurs, toutes les autorités du pays et à leur tête le président de la République ont également été avisés, car ces familles tiennent absolument à dénoncer cette injustice qu'elles jugent contraire aux droits les plus élémentaires de l'homme, particulièrement à l'approche de l'été, plus ressenti dans ces maisons en préfabriqué, contenant 95% d'amiante et de laine de verre, des produits hautement nocifs pour la santé, ont conclu nos interlocuteurs.