Le calme semble précaire dans la maison FLN, un énième vent de discorde, dont le sifflement commence à retentir, risque de s'abattre sur le vieux parti. Une vingtaine de militants et cadres du Front de libération nationale ont signé un appel demandant le retour des trois ex-secrétaires généraux du parti, en l'occurrence Ali Benflis, Boualem Benhamouda et Abdelhamid Mehri, pour « remettre de l'ordre dans le parti ». « Nous demandons le retour inéluctable et impératif de messieurs les secrétaires généraux ainsi que toutes les figures emblématiques qui continuent de militer dans les rangs du parti pour resserrer les liens », notent les signataires, dont Abdelkader Zidouk, ex-membre de l'Assemblée populaire nationale. Anciens membres de l'APN, de l'APW d'Alger, membres de kasma, syndicalistes et militants de base ont joint leurs voix dans cet appel élaboré « pour la sauvegarde du capital militant et apporter le sursaut nécessaire pour faire sortir le parti de la situation de dissension et de fitna voulue par une poignée d'aventuriers et adorateurs de grades et de postes », précise ledit appel. Les pétitionnaires soutiennent leur volonté de mettre fin aux divisions qui ont fragilisé la cohésion des rangs du FLN « avant qu'il ne soit trop tard ». « Le devoir de militantisme sincère nous oblige à réagir en invitant tous les membres des directions successives qui ont toujours manifesté fidélité et adhésion au message du parti du FLN afin de reprendre leur responsabilité historique une nouvelle fois et être au rendez-vous avec le combat pour un FLN fidèle à ses principes », indique la même déclaration. Les signataires de cette dernière exigent la tenue du conseil national devant donner lieu à la préparation du congrès extraordinaire du FLN, une échéance suspendue à la volonté du Président d'annoncer sa candidature pour un troisième mandat. Le blocage de la campagne pour un troisième mandat présidentiel n'a pas été sans effet sur l'appareil FLN qui avait arrêté son agenda en fonction de cette éventualité. En décembre 2007, lors de la réunion de l'instance exécutive du vieux parti, le secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, avait annoncé l'installation d'une commission pour la préparation du conseil national qui, à son tour, devait avoir pour mission de préparer le congrès extraordinaire comme prévu par les statuts du parti. Alors qu'il était annoncé pour ce mois de juin, le congrès semble être la grande incertitude au sein du parti qui reste suspendu aux voix et mouvements d'El Mouradia.