Avec une majorité absolue dans 161 APC, et 340 communes en ballottage, sur 1541 communes que compte le pays, le Front de Libération nationale (FLN) a raflé la mise à ses concurrents. Ce n'est pas pour autant que ce parti peut se permettre de jubiler et d'organiser des kermesses...sur la voie publique. Et pour cause: le score réalisé par le vieux parti est en nette régression comparé à celui enregistré aux élections locales d'octobre 2002, où le FLN avait pris le contrôle de 668 communes! Certains n'hésitent pas à parler de fiasco, sachant que cette formation politique a perdu près de 167 communes. Les observateurs de la scène politique nationale, vont jusqu'à qualifier le FLN de parti qui «avance à reculons». Les observateurs avertis mettent cette «faillite» sur le compte de plusieurs facteurs. Le vent de la contestation ayant émaillé la confection des listes de candidats pour ces élections, a été pour beaucoup dans ce semi-échec qu'a connu le FLN. Plusieurs responsables du vieux parti, ayant constaté l'infiltration de leur formation par des personnes étrangères et opportunistes, sont allés se plaindre auprès de leur secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Dans ce charivari général, plusieurs cadres qui avaient constaté le vent de la discorde régnant au sein du parti, ont préféré quitter le FLN, pour regagner les rangs des autres partis comme le RND, le FNA, le PT... Si cette défaite atteste d'une chose, c'est bien de la mauvaise gestion interne dont pâtit le FLN. En ce sens, les observateurs pointent du doigt le secrétaire général, M.Belkhadem, qui n'a pas réussi à atténuer la crise qui a, à un moment décisif, secoué la maison FLN. L'éternelle et interminable politique du «wait and see» suivie par Abdelaziz Belkhadem ne semble pas avoir atteint l'objectif escompté. Ni la baraka des saints, et encore moins la main de la Providence, n'ont pu venir à la rescousse d'un parti qui a toujours pris le gouvernail de l'échiquier politique national. Aussi, avec le score réalisé durant les dernières élections pour le renouvellement des assemblées locales, le parti ne semble pas seulement perdre ses cadres, mais également un bon nombre de ses militants. Cela traduit le bourbier inextricable dans lequel est plongé le Front de libération nationale. Maintenant que la crédibilité du parti est quasiment mise en cause, quelle sera la nouvelle stratégie du FLN pour amortir le choc pouvant inéluctablement survenir dans les jours à venir?