Pas moins de 1136 vétérinaires, soit 96% de l'effectif global de ce corps de médecine, ont répondu à l'appel à la grève lancé par le Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l'administration publique (SNVFAP). Au premier jour de cette grève (hier), devant durer sept jours, les médecins vétérinaires ont manifesté leur volonté de se faire entendre par la direction de la Fonction publique qui continue d'ignorer leurs appels pour une redéfinition de la vocation de médecin vétérinaire. Dans un point de situation sur le taux de suivi de la grève à l'échelle nationale, le docteur Kadour, secrétaire général du SNVFAP, estime que « cela se passe très bien ». Outre les 1136 vétérinaires en grève, le même responsable dénombre un suivi dans 40 wilayas ayant mené à l'arrêt l'activité au niveau de 319 abattoirs de viandes rouges et de 393 autres de viandes blanches. La grève a par ailleurs paralysé toutes les activités de contrôle et de dépistage des animaux au niveau des postes frontières, des ports et des aéroports. La chaîne de contrôle des viandes se trouve directement touchée par ce mouvement de grève dont les retombées risquent de se faire sentir dans les prochains jours si d'autant la direction de la Fonction publique joue la carte de l'indifférence jusqu'au bout. Il est à rappeler que les revendications qui ont poussé à la naissance de ce mouvement de protestation des médecins vétérinaires sont liées à l'obstruction par la tutelle des portes du dialogue. L'avant-projet de statut de ce corps de médecine est en situation de blocage tant les aspirations des médecins vétérinaires sont loin de trouver écho auprès de la tutelle. Cette grève a donc été initiée afin de mener au déblocage de l'avant-projet de statut ainsi qu'à « la récupération de la prime vétérinaire assimilée par le ministère des Finances à l'indemnité globale spécifique, l'ouverture d'un dialogue sur le fonctionnement et le devenir des services vétérinaires devant aboutir à l'implication du syndicat dans le projet de définition du régime indemnitaire ». « C'est au niveau de la Fonction publique que le statut se trouve bloqué, il appartient donc à cette direction de débloquer la situation. Nous ne faisons pas la grève pour le plaisir de la faire, on aurait aimé nous épargner cette situation mais la tutelle demeure sourde à nos appels », explique le docteur Kadour. En guise de bonne foi du syndicat, le SG souligne que les vétérinaires d'Oran ont été appelés à surseoir à la grève « face aux événements qui ont touché dernièrement la wilaya d'Oran. Le syndicat a pris cette décision afin d'éviter tout envenimement de la situation », note notre interlocuteur. Ce dernier précise par ailleurs que quatre wilayas n'ont pas pu suivre le mouvement de grève, et pour cause, « les walis ont usé de leur autorité de réquisitionner les vétérinaires dans les wilayas de Relizane, Mostaganem, El Bayadh et Sétif ». A noter qu'avant de recourir à ce nouveau débrayage, les vétérinaires avaient formulé des demandes d'audience auprès des instances concernées qui sont restées lettre morte.