D'un montant de 25 milliards de dinars, mais pouvant atteindre les 30 milliards de dinars, indique-t-on, la valeur nominale de l'obligation est de 5000 DA chacune. L'emprunt obligataire permettra une couverture financière du programme de développement à hauteur de 14%. Le groupe Sonelgaz a lancé hier un emprunt obligataire destiné au grand public pour financer une partie de son programme d'investissement. La Banque nationale d'Algérie (BNA), courtière accompagnatrice, pilotera l'opération, qui prendra fin le 30 juin, avec un syndicat d'émission composé de sept autres banques : BADR, BDL, BEA, BNP Paribas El-Djazaïr, CNEP Banque, CPA et Société Générale Algérie. Selon les explications fournies hier par le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, à l'occasion de la cérémonie de lancement de l'emprunt à Alger, il ressort que les capacités d'autofinancement de Sonelgaz ne sont pas si importantes pour financer les programmes de développement du groupe. « Notre part d'autofinancement est de 20% et ne suffit pas pour financer un ambitieux programme qui se chiffre en milliards de dinars », dira M. Bouterfa pour qui le programme de développement de 2008 à lui seul mobilise quelque 187,5 milliards de dinars dont 7 milliards, relèvent des participations du groupe avec ses partenaires. Un programme où il est question de production et de transport d'électricité, de transport du gaz, ainsi que de la distribution de l'électricité et du gaz. Et l'emprunt obligataire lancé hier permettra une couverture financière du programme à hauteur de 14% seulement, le reste étant réparti entre les crédits bancaires (44%), la dotation et la subvention de l'Etat (17%), les participations des clients (6%) et l'autofinancement à hauteur de 19%, précise-t-on. Intervenant au nom de la BNA, qui assure le service financier de l'emprunt, M. Djabri a indiqué que la durée des obligations est de 6 ans, à compter du 1er juillet 2008, alors que les obligations porteront intérêts à partir d'hier aux taux progressifs de 3,75% la première année, 4% la deuxième année pour atteindre 6,5% la sixième année. Deuxième emprunt obligataire grand public à être lancé, après celui de 2005 qui a mobilisé 15,9 milliards DA, Sonelgaz a levé des fonds aussi par voie d'emprunts obligataires institutionnels en 2004, 2005 et 2006 pour un montant total de 57,5 milliards DA. Par ailleurs, le PDG de Sonelgaz a réaffirmé encore la nécessité de revoir à la hausse les prix de l'électricité. « Les prix de vente, dit-il, sont très bas et ne reflètent pas les coûts. » Et d'ironiser : « Tous les prix augmentent, il n'y a que l'électricité qui ne veut pas augmenter. » Sur sa lancée, il dira que pour retrouver les équilibres, l'Etat doit payer ou fatalement les prix augmenteront. Pour lui, la qualité de service passe aussi par la réalité des prix. « Notre devoir est de dire les choses en toute transparence, mais c'est à l'Etat en dernier ressort de décider », a clamé le premier responsable de Sonelgaz. Pour lui, l'Etat doit choisir entre l'entreprise et le social. Cependant, M. Bouterfa a reconnu tout de même que son équipe travaille pour l'amélioration du système de gestion du groupe pour plus de transparence. « Nous donnons annuellement nos chiffres et communiquons nos insuffisances », a-t-il conclu.