Ce mécanisme éloignera pour quelque temps le spectre de l'augmentation des prix de l'électricité. Le groupe Sonelgaz a lancé, hier, son cinquième «emprunt obligataire grand public 2008», lors d'un road-show au centre de formation de Ben Aknoun. Cet emprunt s'étalera sur une durée de 30 jours et porte sur un montant de vingt-cinq milliards de dinars réparti en cinq millions d'obligations ordinaires d'une valeur nominale de cinq mille dinars chacune. Ce montant, qui pourra être porté à trente milliards de dinars, est réservé au grand public. Par cette opération, Sonelgaz veut donner l'opportunité aux bourses moyennes de souscrire à partir de 5000 dinars, somme qui pourra être fructifiée en six ans. En outre, ces obligations portent l'intérêt à des taux progressifs annuellement et peuvent atteindre les 7% à la sixième année. Ces intérêts annuels sont payables à la date de jouissance de chaque année pendant six ans. La première jouissance aura lieu le 1er juin 2009. Quant aux remboursements, ils se feront au pair. C 'est-à-dire sur la base de la valeur nominale en une seule fois à la date de jouissance le 1er juin 2014. Sur ce point, Noureddine Bouterfa, président-directeur général du groupe Sonelgaz, a indiqué que le remboursement des souscripteurs à cette opération seront «parmi les créanciers privilégiés du groupe» et que toutes les créances seront remboursées en temps et en heure. Par ailleurs, il est à noter que les obligations de cet emprunt obligataire feront l'objet d'une demande d'admission en Bourse par l'émetteur dans un délai de 30 jours après la levée de l'emprunt. Ce qui permettra aux souscripteurs de vendre et d'acheter les obligations selon le cours de la Bourse. Pour cet emprunt obligataire, la Banque d'Algérie est chargée du suivi du service financier tandis que Algérie Clearing se chargera de la gestion. En parallèle, un syndicat d'émission, constitué de 8 banques, à savoir la BNA, Badr, BDL, BEA, BNP PariBas El Djazaïr, Cnep-Banque, CPA et Société Générale Algérie, a été créé à l'effet d'assurer la levée des fonds. Pour rappel, cet emprunt obligataire s'inscrit dans le cadre du programme de développement durable de Sonelgaz. Un programme à même de faire face au déficit financier. Selon Noureddine Bouterfa, le financement des programmes d'investissements se fait à parts inégales entres les principaux acteurs. Plus explicite, il souligne que les pouvoirs publics financent les projets à hauteur de 17%, Sonelgaz (20%), le crédit bancaire (55%). De ce fait, le client ne paie que 8% du coût total de production. C'est pour contrer le déficit financier et amortir les charges, d'une part, et maintenir un équilibre social, de l'autre, que le groupe a eu recours à l'emprunt obligataire. Dans ce contexte, M.Bouterfa a déclaré: «Malgré tout ce qu'on a fait, notre part de financement est de 20%, ce qui ne suffit pas pour être au rendez-vous de la demande (...) c'est pour ça qu'on vient à vous, on a besoin de vous pour nous accompagner dans nos changements.» Il a aussi indiqué que ce mécanisme éloignera pour quelque temps le spectre de l'augmentation des prix «de cette manière, les tarifs évolueront moins vite» a-t-il ajouté. Cette initiative reflète la volonté de Sonelgaz de faire du grand public un atout majeur pour son développement et de faire baisser par la même occasion les tensions sociales induites par des éventuelles augmentations des prix de l'électricité.