La cité des 1000 Logements officiellement cité du 24 Février sise dans la commune de Ouled Yaïch demeure l'un des quartiers les plus connus de toute la wilaya de Blida, quand ce n'est pas de tout le pays. Sa réputation est liée à sa situation géographique puisqu'elle est visible à partir de l'autoroute Alger-Blida et surtout au « métissage » de ses habitants. Ces derniers représentent les 48 wilayas du pays, favorisant davantage la célébrité des lieux en dehors de Blida. La cité en question a été construite durant les années 1970 pour répondre à la demande des citoyens en matière de logements sociaux et, surtout, pour « héberger » les cadres de la wilaya et des nombreuses entreprises publiques implantées à Blida. A cette époque-là, la ville des Roses avait besoin de cadres, lesquels étaient les bienvenus, en contrepartie d'un logement bien sûr. Les premiers résidants de cette cité sont arrivés en 1979, nous dit-on, et il y avait même des coopérants étrangers qui l'occupaient jusqu'au début des années 1990, à l'instar des Bulgares, des Russes et des Français. Des habitants rencontrés sur les lieux se disent nostalgiques de l'époque où le civisme régnait dans cette cité, époque synonyme de sécurité, de quiétude et surtout « d'intellectualité ». Une époque où il y avait même un comité de quartier pour la préservation du site. Aujourd'hui, la réalité est tout autre et nombreuses sont les familles qui avaient vendu leur appartement pour aller s'installer « ailleurs », ne pouvant plus supporter les brusques et mauvais changements. « C'est à partir de 1992 que les choses ont commencé à connaître une détérioration marquée, puisque l'insécurité et le terrorisme commençaient à régner dans notre quartier. D'ailleurs, il ne se passait pas un jour sans qu'on entende des rafales ou qu'on soit secoué par des déflagrations de bombes qui visaient le siège de l'APC, Benfarès, le pont d'Oued Beni Azza, des lieux jouxtant la cité », nous diront des habitants des 1000 Logements. Après le terrorisme, c'est le moment de comptabiliser les conséquences logiques de ce phénomène : omniprésence de décharges sauvages, absence d'espaces verts et d'aires de jeux pour les enfants, bourbiers en hiver et poussière en été, routes défoncées. « A cause de l'état lamentable des routes, je suis souvent obligé de changer les amortisseurs de mon véhicule alors que le bitumage des routes tarde à voir le jour », dira un riverain. Et d'expliquer cet état de fait par le retard pris par les travaux relatifs à l'assainissement qui ont eu lieu il y a deux années et qui n'ont pas été suivis de goudronnage. Notre interlocuteur, révolté par les quelques opérations d'entretien qui ont eu lieu dernièrement au niveau de certains sites du quartier jouxtant le stade de Blida afin de « plaire » au président de la République qui devait assister au match opposant l'équipe sétifienne à celle de Casablanca, dira : « A cette époque-là, le wali nous a assurés qu'un ambitieux programme d'embellissement allait concerner les 1000 Logements. Plusieurs mois après, rien n'a été concrétisé. » Un autre riverain a évoqué, pour sa part, les chaudes nuits d'été, non pas à cause de la canicule mais des « attaques », ô combien persistantes des moustiques, lesquels trouvent vraiment leur compte dans les ordures et les égouts à ciel ouvert. Enfin, les 1000 Logements qui demeurent la porte nord de la ville des Roses méritent plus d'attention et de soin vu leur emplacement « géographique »…