Lors de la cérémonie d'installation de Merad Brahim, ex-wali de Tiaret, hier dans ses fonctions de premier responsable du département de Boumerdès, le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, est revenu sur les violences qui ont secoué les régions de Berriane et d'Oran. Il a déclaré que les violences vécues par la capitale de l'Ouest algérien sont directement liées au football parce que « générées par la régression du club phare de la ville en division inférieure ». M. Zerhouni a annoncé que « des dispositions spéciales seront prises pour lutter contre cet aspect de la violence qui découle du système de réglementation régissant le football ». Le ministre a déclaré que ses propos relatifs à l'origine des affrontements intercommunautaires de Berriane ont été « déformés ». En effet, M. Zerhouni a dit hier à propos de la supposée « main de l'étranger » dans ce qui s'est passé, qu'« au stade actuel de l'enquête, nous n'avons pas suffisamment de données pour identifier ceux qui sont derrière ces actes de violence ». Cependant, le représentant de l'Etat est catégorique : « Il y a bien eu des manipulations. » La preuve en est que, explique-t-il, la cellule de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie nationale a arrêté à Berriane un groupe d'individus et saisi des ordinateurs sur lesquels elle a pu trouver des tracts provenant de l'étranger et destinés à remonter les Mozabites contre les malékites. Cela dit, le ministre précise que l'on ne sait pas encore si ces parties agissant à partir de l'étranger sont véritablement étrangères ou simplement des expatriés. M. Zerhouni n'a pas manqué de souligner que « la situation sécuritaire s'est nettement améliorée dans la région de Boumerdès grâce à la mobilisation des forces de sécurité ». Au sujet de la gestion des collectivités locales, le ministre a rappelé, dans son allocution, la « situation particulière » dans laquelle a eu à travailler le prédécesseur de M. Merad, à savoir Ali Bedrici, qui est muté à la tête de la wilaya de Béjaïa. Ce dernier a, en effet, eu à gérer la crise générée par le séisme de mai 2003. Ce qui lui vaudra les éloges du ministre. Yazid Zerhouni s'est étalé sur les efforts consentis par l'Etat, les fonctionnaires et les citoyens bénévoles pour venir en aide aux sinistrés de Boumerdès. « Grâce à l'administration territoriale, à la mobilisation des fonctionnaires et à la disposition des citoyens, nous avons pu relever le défi », a-t-il dit. Le ministre a surtout valorisé « l'apport de toutes les institutions de la République dans cet élan de solidarité et de soutien » pour conclure que « cela a été une preuve que le citoyen peut avoir confiance en les institutions du pays ». Pour ce qui est de la gestion des affaires de la wilaya, le ministre a insisté sur les efforts qui doivent se concentrer désormais sur le développement de la wilaya. Le nouveau wali, M. Merad, 55 ans, père de 5 enfants, diplômé de l'ENA et qui a exercé comme wali dans pas moins de 5 départements, est donc attendu dans la bataille du développement local après un flottement provoqué par le séisme de 2003 qui a polarisé l'attention des pouvoirs publics durant ces 5 dernières années.