Comme annoncé, deux membres du gouvernement, Dahou Ould Kablia, ministre chargé des Collectivités locales, et Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, s'étaient rendus hier à Chlef pour annoncer les mesures prises par le gouvernement pour éradiquer progressivement les 20 000 habitations en préfabriqué construites suite au séisme de 1980. Chlef. De notre bureau Ces mesures font suite, rappelons-le, aux propositions émises dans ce sens par une commission locale installée au lendemain des émeutes qui ont secoué la région en avril dernier. Ainsi, après avoir tenu une réunion à huis clos au siège de la wilaya avec les membres de ladite commission, les émissaires de Belkhadem ont présidé une rencontre élargie aux représentants de la coordination des cités en préfabriqué et à laquelle ont pris part également les P/APC de Chlef et de Chettia et les directeurs de l'exécutif de la wilaya. Comme première décision, Ould Kablia a indiqué que tous les occupants, sans distinction, resteront dans leurs habitations et bénéficieront soit de l'aide de l'Etat, soit de crédits bancaires à des taux bonifiés pour reconstruire ou réhabiliter leurs baraques. Rappelons que plus de 12 000 familles occupent les lieux à titre de propriétaires et 6300 en tant que locataires. Il faut dire que cette issue a toujours été réclamée par les sinistrés, en particulier les locataires, qui refusaient d'être « déracinés » pour être relogés ailleurs. Alors, que deviendront les deux nouvelles cités de 6300 logements qui leur étaient destinées et qui sont en cours de réalisation à Chlef et à Chettia ? Le gouvernement a tranché, selon Ould Kablia, en reversant ces logements dans le programme social en vue de renforcer l'offre en la matière. Il a en outre annoncé que la cession de biens pour les locataires (au nombre de 6300) a été débloquée et que ces derniers vont pouvoir acquérir leurs habitations à des prix raisonnables après l'amendement des textes s'y rapportant. Pour ce qui est du soutien direct de l'Etat, le ministre chargé des Collectivités locales a précisé qu'une « aide financière, dont le montant n'a pas été déterminé, sera accordée aux familles les plus démunies après étude au cas par cas de la situation sociale de chaque occupant ». Pour ceux qui ont les moyens, il a été retenu, dit-il, l'option des crédits bancaires à un taux bonifié de 2%, dont le seuil n'a pas été précisé. L'exigence des sinistrés relative à l'application du dispositif de la loi de finances de 2007, qui prévoyait une aide d'un million de dinars pour chaque famille concernée, n'a, en revanche, pas été prise en considération, car ce dispositif a été carrément abrogé dans la loi de finances actuelle. Le président de la commission de propositions locale, en l'occurrence le P/APW Mohamed Moumena, a fait part de sa « satisfaction » quant aux mesures arrêtées qui devraient permettre, selon ses dires, « d'éradiquer les dernières séquelles du séisme de 1980 ». Le président de la coordination des cités en préfabriqué, Mohamed Yacoubi, a lui aussi accueilli « favorablement ces mesures », tout en insistant sur le « rôle important de la commission de suivi de ce dossier », dont il est membre. A signaler qu'après la rencontre avec les représentants des sinistrés, les deux ministres s'étaient rendus dans la commune voisine de Chettia où ils ont rencontré des locataires de ce type d'habitat.