Jeudi dernier, vers 14h, un groupe de jeunes de la localité d'Ighrem, dans la commune d'Ahnif (30 km à l'est de Bouira), avait procédé au blocage de la RN5 pendant plus de deux heures. Des pierres et des pneumatiques brûlés ont ainsi servi à l'obstruction des accès, ce qui a provoqué l'arrêt de la circulation durant tout le temps qu'a duré l'action. C'est vers 15h30 que la circulation automobile a repris son cours normal, a-t-on constaté sur place. Cela s'est passé une fois que les protestataires furent assagis et ramenés à de meilleurs sentiments par les autorités locales qui s'y sont rendues sur place. Ces dernières avaient promis des solutions qui, visiblement, ont pu calmer les jeunes chômeurs qui revendiquaient plus de considération. Des jeunes, rencontrés sur place, nous ont fait part des raisons ayant motivé cette énième action de rue, qui a pour théâtre le tronçon de la RN5, traversant la commune d'Ahnif. Ces derniers, chauffés à blanc, ne manquent pas d'exprimer leur ras-le-bol tout en revendiquant un quota de postes d'emploi au niveau du complexe d'extraction du gypse implanté dans leur commune. Les jeunes, interrogés, attestent avoir épuisé tous les recours réglementaires pour bénéficier d'un recrutement, mais aucune suite n'a été donnée. Pis encore, les révoltés accusent les responsables locaux d'avoir fait dans le favoritisme en reléguant au second plan la revendication – on ne peut mieux légitime – de ces désœuvrés. « Les responsables ayant arrêté la liste des postulants éligibles au travail dans cette usine, n'ont pas daigné respecter le devoir d'équité », fulmine Saïd, jeune chômeur qui a rappelé que l'annonce, en grande pompe, de l'ouverture tant attendue de cette fabrique (il y a de cela un an) a suscité un grand espoir quant à la résorption du chômage dans la localité, mais peine perdue.