Après la chute d'une partie de la balustrade et de la corniche au niveau des combles de la Chambre de commerce (ex-Palais consulaire), les deux minarets de la mosquée Ketchaoua et le clocher du minaret de Djamaâ Jdid sont ébranlés, d'où risque d'éboulement. La direction de la culture de la wilaya a engagé un bureau d'études pour prendre en charge les deux opérations délicates, qui mobiliseront une enveloppe de quelque 25 millions de dinars, selon le chef de projet Cneru du secteur de sauvegarde de La Casbah, Abdelouahab Zekagh. La première opération, qui concerne la Chambre de commerce, consiste « à effectuer un cerclage métallique d'urgence de l'extérieur vers l'intérieur de la balustrade ; quant aux travaux de restauration des ouvrages des édifices culturels sus-cités, l'intervention est un peu spéciale, voire à la limite du chirurgical », précise M. Zekagh. Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu'en aval de l'ex-boulevard de la Victoire (Haute Casbah), des vestiges témoignent d'un ouvrage de l'époque. Il s'agit d'un topanet (batterie) qui vient de faire l'objet d'une réhabilitation gauche. Ni le BET ni l'entrepreneur chargé de l'opération n'ont jugé utile de restituer les merlons (partie pleine d'un parapet entre deux créneaux) de l'ouvrage et ce, en respectant le caractère authentique des éléments architectoniques. Pour rappel, la mosquée Ketchaoua fut bâtie au XVIIe siècle (selon certaines sources historiques) par le dey Baba Hassan. La bâtisse fut transformée en 1832 en lieu de culte catholique et baptisée cathédrale Saint Philippe, avant d'être récupérée à l'Indépendance. Edifice surprenant par le mélange des styles romano-byzantin et turco-arabe, la mosquée Ketchaoua fut le centre d'un quartier animé entre la citadelle et la rade d'Alger. Quant à la mosquée dite Djamaâ Jdid, de rite hanafite, elle a été construite en 1660.