L'affaire des détournements des exploitations agricoles de leur vocation a rebondi, hier, devant le tribunal d'Es Seddikia par le maintien de la peine requise par l'avocat général à l'encontre de 26 prévenus. Ces derniers, qui avaient écopé (par contumace), lors d'une précédente audience, d'une peine de six mois de prison ferme assortie de deux millions de centimes d'amende, comparaissaient dans le cadre du dispositif d'investigations mis en place par la gendarmerie nationale. Agissant de concert avec le procureur général près la Cour d'Oran, les éléments de la brigade de recherches de la gendarmerie nationale mènent depuis le 24 janvier 2005 une série d'enquêtes concernant les détournements du foncier agricole. Devant le tribunal, les 26 prévenus, dont 5 femmes et deux ingénieurs agronomes, ont catégoriquement rejeté les griefs retenus contre eux. Tous ont unanimement déclaré avoir fait les frais d'une supercherie échafaudée par des courtiers. Selon eux, une somme de 30 millions de centimes leur a été exigée en échange d'une parcelle de terre. C'est sur la base de ces assertions et bien d'autres que le tribunal a maintenu la peine requise le 11 décembre 2007. L'exploitation agricole dont il est question est située sur une large bande entre le cimetière de Aïn Beida et la cité des Amandiers. Les familles qui y ont élu domicile ont, selon la défense, abandonné leurs hameaux durant la décennie rouge. La parcellisation de cette exploitation qui a été détournée de sa vocation agricole est une première étape vers d'autres comparutions devant la justice. Il s'agit d'une opération d'investigations menée conjointement par la gendarmerie nationale et le parquet général de la Cour d'Oran. Elle concerne 122 personnes impliquées dans le détournement de 99 exploitations agricoles de leur vocation culturale.