Une peine de six ans de prison ferme a été prononcée par contumace, lundi dans la soirée, par le tribunal correctionnel d'Es-Seddikia (Oran) à l'encontre de Kharroubi Ahmed, le P-DG de l'ex-Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA), pour infraction à la législation des changes et des mouvements de capitaux vers l'étranger, a-t-on appris hier de sources judiciaires. La même peine a été infligée à deux fils du patron de l'ex-BCIA, en l'occurrence K. Mohamed-Ali, en état de fuite lui aussi, et K. Badreddine, respectivement directeur régional de la BCIA et responsable d'une compagnie d'assurances privée à l'époque des faits en 2003. Deux autres membres de la même famille, impliqués dans cette affaire, à savoir l'épouse et la fille de Kharroubi Ahmed, ont écopé, pour leur part, de 3 ans de prison ferme. Les faits, qui remontent à 2003, ont pour trame de fond plusieurs transferts illégaux de capitaux opérés par les trois hommes vers des comptes bancaires ouverts à l'étranger au nom des deux femmes. Celles-ci ont reconnu la domiciliation bancaire à l'étranger en avançant qu'elles le firent à la fois pour les besoins de leur prise en charge médicale et à la demande des autres accusés. Le représentant du ministère public avait requis des peines de 6 ans de prison ferme pour les hommes et 4 ans fermes pour les femmes. L'infraction avait été commise au lendemain du retrait d'agrément de la BCIA, intervenu à la suite de l'affaire des traites avalisées qui causa un préjudice financier de plus de 13,2 milliards de dinars à la Banque extérieure d'Algérie (BEA), rappelle-t-on. Le jugement par le tribunal criminel d'Oran de cette dernière affaire avait abouti, le 28 février dernier, à la condamnation d'une cinquantaine d'accusés dont Kharroubi Ahmed et son fils Mohamed-Ali qui avaient écopé de 10 ans de réclusion par contumace. Ces deux responsables de l'ex-BCIA, en fuite à l'étranger, sont sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré à leur encontre par la justice en vue de leur extradition vers l'Algérie, soulignent les mêmes sources. R. N.