Reconnu coupable du meurtre d'un receveur de bus, T. A., 20 ans, un ex-pompier A. B., âgé de 40 ans, qui était, à l'époque des faits, affecté au niveau d'une unité d'intervention de la Protection civile de la wilaya d'Oran, a été condamné par le tribunal criminel, le 8 juin dernier, à une peine de 20 années de réclusion. Selon les faits consignés dans l'arrêt de renvoi, la genèse de cette affaire remonte à l'après-midi du 2 janvier de l'année en cours et a eu pour théâtre le populeux quartier de Choupôt, près de la périphérie ouest de la ville d'Oran. La victime, un jeune receveur dans un autobus de la ligne 4G, assurant la navette entre la cité Yaghmoracen et la banlieue est de la ville d'Oran, aurait réclamé à l'accusé les 5 DA représentant le tarif d'une place. Celui-ci aurait refusé catégoriquement de s'acquitter du modique prix de son ticket et se serait mis en colère lorsque le receveur aurait insisté. Une violente altercation a opposé les deux belligérants, puis l'ex-pompier a tiré un couteau et poignarda le receveur au cœur. Puis, sans se soucier de son sort, il l'abandonna et a continué tranquillement son chemin en direction du marché de fruits et légumes dudit quartier où il a fait quelques achats avant d'être interpellé par les enquêteurs de la police judiciaire. Entre-temps, la victime a couru sur quelques mètres pour s'engager dans une venelle accédant à la 6e sûreté urbaine de la police pour vraisemblablement alerter les policiers. Des témoins oculaires ont affirmé qu'ils l'ont entendu appeler au secours les policiers, avant qu'elle ne s'affale inanimée sur le trottoir. Elle a rendu l'âme sur les lieux, bien avant l'arrivée des forces de l'ordre. Au cours de son interrogatoire, l'auteur du crime a reconnu les faits en invoquant la colère. Il a réitéré, en substance, les mêmes déclarations devant le magistrat instructeur. Lors de son procès, le prévenu s'est rétracté en réfutant en bloc les griefs retenus contre lui : « Nous avons eu des échanges de mots, mais à aucun moment je n'ai sorti de couteau et ce n'est pas moi qui l'ai poignardé. Il se disputait avec un autre usager lorsque je l'ai quitté. » La présidente l'observe un moment avant de rétorquer : « Mais ce n'est pas ce que vous avez déclaré lors de l'instruction. Vous avez fait des aveux. » Le prévenu semble gêné et balbutie d'une voix presque inaudible : « Je suis sous traitement médical depuis des années, je ne sais pas pourquoi j'ai dis cela. » L'un des témoins oculaires, propriétaire d'un établissement commercial situé à quelques mètres du lieu de cette mortelle agression, a affirmé : « Je le reconnais, il l'a poignardé avant de prendre la fuite. » Le représentant du ministère public a mis en évidence la gravité des faits en soulignant qu'en tant que pompier il devait donc donner l'exemple. Sa mission principale était d'assister et de protéger le citoyen, avant de requérir la réclusion criminelle à perpétuité. L'avocat de la défense a plaidé non coupable et a demandé l'acquittement en faveur de son mandant.