Le basket à Tébessa est en train de livrer son dernier match, celui contre le mépris des responsables de clubs et des autorités locales, qui regardent indifféremment disparaître l'une des rares disciplines ayant survécu à l'ouragan football. C'est le cas des jeunes basketteurs qui forment l'ossature de l'équipe de l'Union sportive de Tébessa (UST), dont le courage et l'abnégation méritent d'être mis en exergue. L'USTébessa, qui continue sa descente aux enfers, et ce à l'occasion de la relégation, encore une fois, de l'équipe de football, en Régionale 2, cette fois-ci, n'en finit pas d'entraîner les autres disciplines dans ce gouffre. La section basket-ball a vécu, lors de cette saison, l'une des pires périodes de son existence, car l'équipe a été suspendue de la compétition par la ligue régionale de Constantine pour non-paiement de l'engagement. L'entraîneur Hani Chamekh dira à ce sujet : « Nous avons été subitement suspendus par la ligue lors de la première journée de la phase retour du championnat, pour ne reprendre que lors de l'avant-dernière journée. Entre temps, j'ai dû envoyer des correspondances au ministère de la Jeunesse et des Sports, au comité olympique algérien et à la fédération nationale de basket-ball pour plaider notre cause. Le secrétaire général du ministère interviendra personnellement auprès de la ligue pour nous permettre de revenir à la compétition. Le retour a été dur, car nous devions jouer, à chaque fois, deux rencontres de suite, en l'espace de 24 heures, ce qui a sérieusement hypothéqué nos chances pour jouer les play-offs ». Toutes ces difficultés n'ont, à aucun moment, altéré la volonté des jeunes basketteurs de l'USTébessa qui, dirigés par l'infatigable coach Chamekh Hani, ont tout de même tenu à terminer la saison. A ce titre, l'équipe a décroché la cinquième place au championnat, manquant ainsi de peu la qualification au play-offs qui lui aurait permis de retrouver la Nationale 1. Notre interlocuteur ajoutera que certains agissements des dirigeants du club restent louches, car la section basket n'a pas bénéficié du moindre sou des subventions qui ont été allouées cette année. Il nous dira : « Nous savons que le club a bénéficié de 3 millions de dinars d'aide en décembre dernier, ainsi que de 2,4 millions de dinars dernièrement, et qu'aucun centime n'a été versé pour la section basket-ball ». L'équipe n'a, en outre, pas de terrain fixe pour s'entraîner. Les joueurs sont obligés de faire avec ce qu'il y a et de se préparer dans les pires conditions. Leur amour pour ce sport semble être leur seul moteur dans leur objectif, qui reste de redorer le blason terni du basket en particulier, et du sport à Tébessa en général. A ce propos, H. Chamekh dira : « La bonne pâte existe dans cette ville qui renferme des centaines de basketteurs en herbe, mais qui restent marginalisés. Leurs potentialités sont inexploitées. J'ai peur que toutes ces difficultés n'altèrent la bonne volonté des jeunes sportifs Tébessis ».