Les jeunes basketteurs de la prometteuse équipe de l'Union sportive de Tébessa (UST) constituent réellement un exemple de courage et de détermination pour leurs pairs, puisqu'ils ont su préserver, malgré l'adversité, leur discipline fétiche de l'extinction comme l'ont été d'autres disciplines sportives, à l'instar du handball et du volley-ball, dans cette ville. Un combat de tous les jours, surtout contre l'indifférence totale des dirigeants du club qui, à l'image de la gestion chaotique de l'équipe de football reléguée cette année en régionale, mettent en danger l'existence de la section de basket. En effet, comparativement à la naissance du club, en 1936, la section est toute récente, puisqu'elle date de 1986. L'indifférence affichée par les différentes directions qui se sont succédées à la tête du club, a fait que ce dernier n'a jamais quitté la régionale. Pourtant, ce n'est pas la volonté qui manque du côté des joueurs, menés par leur jeune coach Chamekh Hani, la trentaine, qui évolue en professionnel en Tunisie, au Stade sportif de Kasserine. Il est titulaire d'un diplôme de technicien supérieur en sport de Aïn Benian, et a pris en main l'équipe de l'UST pour ne pas laisser tomber les jeunes basketteurs livrés à eux-mêmes depuis le début de la saison, laquelle a été catastrophique, et où l'équipe a concédé beaucoup de matchs, même à domicile. La venue de Chamekh a constitué une véritable bouffée d'oxygène pour l'équipe qui a commencé à reprendre confiance. Les joueurs se sont ressaisis depuis avec l'apport de Hani, qui a été d'un soutien psychologique important. Malgré cet éveil, les jeunes n'ont pu se qualifier pour les plays-off comme cela a été le cas l'an dernier. Les raisons, selon Chamekh, résident dans « l'indifférence totale de nos dirigeants qui ne s'intéressent qu'au football ». Et d'ajouter : « La bonne pâte existe à travers ces jeunes passionnés, mais mal encadrés, et j'ai bien peur que ces derniers ne commencent à se résigner et baisser les bras, car les difficultés ne font que s'accroître. Je vous dis même que l'on risque d'être relégué si l'on ne s'acquitte pas de notre dette auprès de la ligue, une créance qui représente notre droit d'affiliation, et qui n'a pas été payée depuis trois ans. Ce montant s'élève à plus de 21 millions de centimes. L'aide de la direction est vraiment dérisoire. Cette dernière nous a offert des ballons de basket en plastique, à deux sous, qui ont explosé dès leur première utilisation ». En allant rendre visite à ces jeunes, on a été frappé par les conditions dans lesquelles ils s'entraînent. Une salle de basket qui ressemble beaucoup plus à un garage avec un parterre qui briserait le dos à un quelconque joueur qui aurait le malheur de faire une chute. Les 14 joueurs s'entraînent avec deux ballons réglementaires seulement. Malgré cela, ils essaient de se faire plaisir et de relever le défi pour faire accéder le club.