Une ultime rencontre entre responsables locaux, ceux de Sonatrach et certains propriétaires terriens a eu lieu, jeudi, au siège de la wilaya pour tenter de résoudre le conflit lié aux indemnisations des fellahs de la région de Sougueur, notamment ceux de Aïn-Dheb et de Tousnina. Ces derniers s'opposaient, en effet, au passage des canalisations qui traversent tout le territoire de la wilaya sur près d'une centaine de kilomètres, sur leurs terres et fermes mais qui auraient cédé suite « aux assurances fournies par le maître de l'ouvrage qui aura consenti à les dédommager selon les lois et textes en vigueur ». Pour rappel, elles sont huit communes à être concernées par le passage de toutes les canalisations, dont celle de Medgaz, devant alimenter l'Espagne et dont les délais d'exécution commencent à être sérieusement revus de par ces contraintes liées aux nombreux conflits avec les agriculteurs (une centaine). La gestion du passage de la dizaine de canalisations a été jusque-là, diront les protestataires, traitée au cas par cas et a poussé certains fellahs à dénoncer les « deux poids deux mesures », car le contentieux les liant à Sonatrach remonte aux années 1960. Il y eut, depuis, plusieurs rencontres entre Sonatrach et les agriculteurs sur fond de promesses, expertises et surtout de grognes, dont des barrages humains pour bloquer les travaux. Litige Il serait peut-être fastidieux d'énumérer toutes les rencontres officielles cycliques qui font perdre du temps, mais aussi de l'argent des deux parties en conflit. Dans le fond, et au-delà de l'imbroglio judico-adminstratif, subsiste quelque part un manque de volonté qui aurait pu tourner une page tumultueuse de ces relations. Les deux parties font prévaloir des arguments. Payer le quintal d'orge au fellah à moins trois fois son prix et fixer les rendements à deux quintaux à l'hectare, voilà qui n'est pas fait pour susciter l'entrain dans un projet grandiose que l'Algérie se doit d'honorer dans les délais. C'est dans cet esprit que s'est inscrite la rencontre de jeudi, avec les familles Zehmi et Zegraoua, dont la ferme familiale s'est retrouvée coincée entre deux projets de poses de conduites. Notre source rappelle « la volonté affichée de résoudre définitivement le problème » car au-delà de la crédibilité de notre plus grand groupe pétrolier, les concernés vont être indemnisés, enfin, c'est ce qui a été convenu. D'une longueur de 200 kilomètres, ce tronçon devra transporter principalement du gaz pour les unités pétrochimiques d'Arzew, en particulier le train géant de liquéfaction de gaz que Sonatrach et l'espagnol Repsol construiraient dans le cadre du mégaprojet intégré de développement des gisements de Gassi Touil et Rhourde Nouss (projet appelé Gassi Touil), est-il noté. Pour la partie la plus importante, les travaux devant relier Hassi R'mel et Sougueur ont démarré mais les délais fixés risquent de ne pas être respectés….