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« La coexistence entre chrétiens et musulmans, un enjeu primordial »
Jean-Pierre Denis. Directeur de la publication La Vie
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2008

Que la question des déboires des chrétiens d'Algérie soit à la une du plus important tirage de la presse chrétienne en France n'est pas anodin. Dans sa dernière livraison, l'hebdomadaire La Vie frappe fort en affichant « Le choc des identités » avec cette interrogation : « Le christianisme a-t-il encore sa place en Algérie ? » L'édito estime que « l'enjeu est à la fois brûlant d'actualité et complexe ». Donnant la parole au prêtre lyonnais Christian Delorme, « apôtre » du dialogue interreligieux et à Claude Baty, président de la Fédération protestante de France, le journal espère susciter un débatau sein de son lectorat en posant des questions sans concession : « Comment comprendre les expulsions, arrestations et condamnations de chrétiens pour prosélytisme qui se sont produites récemment ? Peut-on admettre que l'Algérie se confonde avec l'Islam ? Peut-on encore annoncer l'Evangile de l'autre côté de la Méditerranée et si oui de quelle manière ? » Jean-Pierre Denis, directeur, nous en explique le pourquoi et le comment.
Le christianisme a-t-il encore sa place en Algérie, n'a-t-il pas un côté un peu provocateur, d'une part, et anachronique, d'autre part ?
Ce n'est pas nous qui posons la question, ce sont les faits récents qui la posent. Je crois que c'est une question permanente pour les chrétiens d'Algérie, je ne veux pas répondre à leur place mais ce qui nous intéresse d'un point de vue français, c'est la question de la coexistence entre les différentes religions. Est-ce qu'on va aller vers un affrontement un peu caricatural, ou est-ce qu'on croit à la diversité ? Par ailleurs, estime-t-on, la liberté de conscience est un droit absolu, valable dans tous les pays ? Quant à la façon dont il faut être chrétien en Algérie, il n'y a que les chrétiens en Algérie qui peuvent y répondre, la définir eux-mêmes et je sais que ce n'est pas facile. Ils sont dans un grand amour de l'Algérie, qu'ils soient Algériens eux-mêmes ou d'origine européenne.
Mais on sait que les derniers épisodes d'affaires judiciaires concernent avant tout des Algériens ?
Absolument, soit des Algériens, soit, comme à travers le cas du pasteur Johnson qui a été expulsé, des gens qui sont depuis très longtemps résidant en Algérie. Donc, ce ne sont pas des gens qui débarquent et qui ne connaissent rien à ce pays. C'est ce qui est préoccupant. Autant que je puisse juger des choses, ce sont des Algériens qui s'en prennent à des Algériens.
Dans votre éditorial, vous écartez la théorie du complot. Il y a pourtant la situation politique qui fait qu'on ne peut pas généraliser aux Algériens ?
Quand on pense qu'il y a une explication unique à un phénomène, il faut se méfier. Il n'y a pas de causalité unique. Bien sûr, je ne suis pas particulièrement naïf, des complots il y en a, mais je dis que la thèse qui consiste à avancer que les missionnaires évangéliques sont des marionnettes de la CIA est caricaturale et la thèse, à l'inverse, que les catholiques d'Algérie seraient réduits au rang de marionnettes au sein du pouvoir l'est aussi. Je pense que la façon dont les catholiques se sont comportés en Algérie dans les temps les plus difficiles, depuis l'assassinat des moines de Tibhirine, est admirable et qu'ils ne sont téléguidés par personne.
On peut quand même penser qu'il y a instrumentalisation politique de certaines franges dans le pouvoir algérien et que ce n'est pas le peuple en tant que tel qui rejette les chrétiens ?
Vous avez probablement raison. Lorsqu'un régime traverse des difficultés, il y a toujours une tentation de jouer sur la corde des affrontements ethniques ou interreligieux et de dénoncer quelqu'un qui serait un péril extérieur qui menace l'intégrité de la société. Mais encore une fois, je ne suis pas un spécialiste de l'Algérie, et je vois cette question du point de vue mondial. La coexistence entre chrétiens et musulmans est un enjeu primordial pour la planète. Elle ne peut passer que dans la liberté, et la liberté suppose une réciprocité. Les musulmans en France ont toute liberté et je m'en réjouis. Au Qatar, on a ouvert une église et je m'en réjouis, et c'est vers là qu'il faut aller si on veut éviter un pseudo choc des civilisations. Par ailleurs, il est important que l'Algérie se souvienne que son passé ne commence pas avec l'Islam, le passé c'est aussi Saint Augustin.
Qu'est-ce qui vous a amené à ce choix éditorial ? Au sein de votre équipe a-t-il été facile de le prendre ?
La difficulté ce serait de penser la situation des chrétiens d'Algérie à leur place, tranquillement à l'ombre d'un clocher français. Mais nous n'avons pas hésité car il est indispensable de dire qu'aujourd'hui le vrai débat ne passe pas entre une religion et une autre religion, mais passe à l'intérieur de chacune des religions entre les tenants d'une identité totalement refermée sur elle-même, excluante et potentiellement totalitaire, et les tenants d'une identité qui ne se conçoit pas en voyant l'autre comme un ennemi.
C'est la différence entre une conception fermée et une conception ouverte ?
Oui, on peut vivre une identité extrêmement solide en tant qu'Algérien et musulman sans pour autant voir la présence de l'autre comme une menace. Mais je suis bien conscient que ce n'est pas une affaire religieuse mais une affaire politique dans laquelle la religion sert de caisse de résonance.


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