Au terme du colloque organisé par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) les 14, 15 et 16 juin 2008 à la Bibliothèque nationale du Hamma (Alger) autour du thème « Les médias algériens et les questions liées aux usages de la langue amazighe », les participants ont suggéré un train de mesures devant permettre à cette langue un épanouissement dans les médias nationaux. « Tamazight, étant reconnue constitutionnellement langue nationale, doit bénéficier des fonds conséquents pour son épanouissement et sa promotion dans les médias audiovisuels et écrits », réclament, en premier chef, les spécialistes et chercheurs dans les médias, à l'instar de Mostefaoui Belkacem (université d'Alger), Brahim Brahimi (université d'Alger), Touraya Guaaybess (université Lyon II, chercheur CNRS), Hassina Khardouci et Mohand Akli Haddadou (université Mouloud Mammeri Tizi Ouzou). Pour eux, la condition sine qua non de la prise en charge de la langue amazighe passe par l'ouverture de la chaîne de télévision nationale en tamazight (TVam). Un projet, rappelle-t-on, lancé par l'ENTV depuis octobre 2004 et confié à Lamrani Saïd. Si les raisons du blocage de la chaîne TVam demeurent moins connues, la décision de son ouverture, par contre, revêt un caractère politique. Les participants au colloque sollicitent, également, les pouvoirs publics pour la création d'un organe écrit en tamazight sur fonds public national. En outre, la radio nationale Chaîne II est appelée à faire sa mue par l'extension de son aire de diffusion et de son confort d'écoute, tout en continuant l'ouverture des radios locales restantes en langue amazighe et l'introduction de cette langue dans les radios locales du pays. En terme de formation universitaire, les spécialistes relèvent « la nécessité d'introduire tamazight dans les programmes de formation de journalistes et traducteurs », en jugeant « urgent » la création d'une commission qui s'attelle sur l'harmonisation et la standardisation de la langue amazighe en usage dans les médias. Enfin, et en sus de ceux existant à Béjaïa et à Tizi Ouzou, l'ouverture d'un département de langue et culture amazighes à l'université d'Alger est vivement sollicitée par les participants au colloque.