En septembre, il risque d'y avoir beaucoup de rages de dents. » C'est avec cette formule que l'une des représentantes du Syndicat national algérien des chirurgiens dentistes (Snachd) résume la situation de sa corporation. La colère des chirurgiens dentistes émane du fait que la récente révision de la grille des salaires ne répond guère à leurs attentes. « Ceux qui étaient à l'indice 18 se retrouvent à l'indice 13. Les dentistes n'ont eu, quant à eux, que 200 DA d'augmentation. Les infirmières sont beaucoup mieux payées. Nous sommes scandalisés, c'est l'intégrité de la personne qui est bafouée. Ils nous ont réduits à des moins que rien », nous dit l'une des représentantes du syndicat. En fin de carrière, lancent nos interlocuteurs, un chirurgien dentiste parvient péniblement à 40 000 DA. D'après le président du Snachd, Saïd Bourouis, le ministère de la Santé a opposé une fin de non-recevoir à leur demande d'audience le 1er avril dernier. Si le département de tutelle ne répond pas favorablement à leurs doléances, les chirurgiens dentistes affilés au Snachd risquent d'entamer des actions de protestation. Au menu de leurs revendications figure, notamment, un salaire de base décent (il tourne autour de 12 000 DA actuellement), un « régime indemnitaire » motivant, englobant les indemnités existantes qu'il faut nécessairement réévaluer et l'instauration de nouvelles primes concordantes avec la réalité de l'exercice professionnel, à l'exemple d'une prime de panier, une prime d'activité intensive et une prime de logement ainsi qu'une « réactualisation automatique de la pension de retraite à chaque augmentation salariale ». « Nous réitérons, une fois de plus, notre appel aux pouvoirs publics concernés, particulièrement les ministères de la santé, des finances, de l'enseignement supérieur (université) et la fonction publique, pour réhabiliter la chirurgie dentaire, une profession si noble sous d'autres cieux », peut-on lire sur un communiqué du Snachd. Et d'ajouter : « Le statut de la santé, issu du décret du 27 avril 1991 lésa et relégua de manière peu réfléchie les chirurgiens dentistes omnipraticiens dits "généralistes" au bas de l'échelle des valeurs. » Ces derniers n'arrivent pas à se débarrasser d'un sentiment d'injustice exacerbé par la nouvelle grille des salaires qui les marginalise davantage et carrément les enlise à tort, « leur causant une dégringolade irraisonnable, qu'aucune logique n'accepterait ».