La dépouille du général-major Fodhil Cherif Brahim est arrivée hier, vendredi, en fin de matinée dans sa ville natale Larhat, localité côtière située à 70 km environ à l'ouest de Tipaza. Une délégation du ministère de la Défense nationale a accompagné la dépouille de l'ex-commandant de la 1re Région militaire. Dans son prêche, l'imam a fait l'éloge de l'un des chefs militaires algériens demeuré humble de son vivant envers les citoyens de sa petite ville. Quelques minutes après l'arrivée du corps, aux environs de 12h, Saïd Bouteflika, le frère du président de la République, est accueilli par l'un des compagnons du défunt, Abdelhamid Melzi. Le général Metidji, directeur de la communication au ministère de la Défense nationale, qui a lu l'oraison funèbre, a rappelé la droiture, l'intégrité, le patriotisme, le dévouement et l'engagement du défunt envers sa patrie pendant toute sa carrière. « Vous êtes un exemple pour nous et l'Algérie est reconnaissante à l'égard de toutes vos actions et votre fidélité à votre pays, déclare-t-il, vous n'avez jamais failli à vos missions à l'intérieur et à l'extérieur de votre Algérie », dira l'orateur devant une foule impressionnante dans laquelle se trouvaient des officiers supérieurs de l'ANP, d'anciens ministres, d'ex-walis, des chefs de daïra, des chefs de partis politiques, des députés des différents courants politiques, des patriotes, des anonymes. On pouvait voir parmi la foule Ali Benflis, Karim Younès, Kamel Bouchama et Moussa Touati, président du FNA. Il y avait aussi quelques généraux, à l'image de Maïza, Djoudi, Bouchouareb qui se détachent d'une manière anonyme de la marée humaine compacte. Certains ont cru apercevoir le général Toufik. Des sources militaires nous ont indiqué que le général-major Gaïd Salah et le commandant de la 1re RM se trouvaient à l'Académie militaire interarmes (AMIA) de Cherchell. L'absence du général de corps d'armée, Lamari, et celle du général Oudaï ne sont pas passées inaperçues en cette pénible circonstance. Le grand espace s'est avéré à cette occasion trop exigu pour accueillir tout ce monde. « Il s'est investi dans la lutte antiterroriste », nous ont déclaré certains généraux et colonels de l'ANP. « Il n'a jamais reculé dans les moments difficiles, de jour comme de nuit. C'était un véritable homme de terrain, et nous reconnaissons ses compétences militaires », concluent nos interlocuteurs. Au mois de mai dernier, le général-major Fodhil Cherif Brahim était revenu de France, après avoir subi des soins intensifs. Il rejoint immédiatement la station thermale de Hammam Righa pour séjourner pendant 15 jours. Lundi dernier, de son domicile à Alger, il appelle son neveu et confident à la fois pour lui dire : « Mustapha, c'est fini, c'est fini », avant qu'il ne soit évacué en urgence vers l'hôpital central militaire. Il décède jeudi 19 juin 2008. Le fils de Larhat avait demandé à ses proches à ce qu'il soit enterré à côté de son père. Un détachement militaire et des officiers supérieurs lui ont rendu les honneurs. Le cercueil couvert de l'emblème national est transporté par 6 militaires jusqu'à la tombe. Fodhil Cherif Brahim est né le 20 avril 1943 à Larhat. Il est père de deux filles et un garçon. Il s'engage dans les rangs de l'ANP le 1er novembre 1962. Il avait gravi tous les grades de la hiérarchie militaire, avant de se retirer pour jouir de ses droits à la retraite le 7 août 2004. Fodhil Cherif Brahim avait fait partie, entres autres, du Colas (Centre opérationnel de la lutte antisubversive) depuis le début des années 1990. Il quitte l'ANP après avoir dirigé la 1re R.M du 23 février 2000 jusqu'au 7 août 2004. Il venait en toute simplicité à Larhat pour se ressourcer auprès de ses amis, pour être proche de la nature et parler en tamazight. Ce fut le dernier coup de maître du général-major Fodhil Cherif Brahim, pour faire sortir son village natal de l'anonymat, dans une ambiance chargée d'émotion.