La réunion au sommet à Djeddah en Arabie Saoudite prévue demain entre pays producteurs et consommateurs de pétrole augure de chauds débats autour des causes de l'envolée des prix. A la demande des pays consommateurs auprès de l'Opep d'augmenter ses capacités de production, le ministre de l'Energie et des Mines algérien, Chakib Khelil, également président en exercice de l'Opep, se montre incisif en affirmant, qu'il est « illogique et irrationnel » de formuler une telle requête. Affolés, les pays consommateurs attribuent la hausse des prix à la baisse de la production de l'Opep. Un argumentaire, maintes fois, rejeté par M. Khelil qui précise qu'il s'exprime en tant que ministre algérien. Ce dernier, cité par l'APS, croit que le manque d'approvisionnement « n'est pas un argument solide » dans une conjoncture marquée par l'augmentation de la production de l'Arabie Saoudite et de l'Irak. Le premier pays avait introduit sur le marché mondial une quantité supplémentaire de 200 000 barils/jour sans aucune incidence sur les prix, constate-t-il. Selon lui, la hausse des cours de l'or noir sont le fruit de la spéculation, des tensions géopolitiques (Iran et Irak) et de l'application des taxes prélevées par les grands pays consommateurs sur les produits pétroliers. M. Khelil ne voit pas d'un bon œil le fait que ces pays persistent encore à refuser de réduire ces taxes. D'autres éléments critiques, précise le président de l'Opep, entrent également en jeu dans l'aggravation de la crise, notamment le rétrécissement des capacités de raffinage des grandes firmes pétrolières, « qui sort des responsabilités de l'Opep », note-t-il. Autre facteur de tension, les propos tenus par le président vénézuélien, Hugo Chavez, qui menace de mettre fin aux livraisons de pétrole vers les pays du Vieux continent qui appliqueraient « la directive de retour » aux « sans-papiers ». Pour rappel, l'Opep intervient avec 40% de la production mondiale.