Si l'Opep a annoncé sa participation à une conférence entre pays producteurs et consommateurs de pétrole pour examiner les causes de l'envolée des cours du brut, le 22 juin prochain, l'organisation précise qu'elle ne compte pas pour autant augmenter sa production. En effet, le ministre de l'Energie et des Mines, président en exercice de l'Opep, M. Chakib Khelil a, exclu jeudi, en marge d'une réunion du Conseil de la Nation, le recours de l'Opep à une hausse de la production estimant “qu'il y a une surproduction de 500 000 barils par jour”. M. Khelil a déclaré que l'Opep “exclut le recours à une hausse de la production, car pour le moment l'offre est supérieure à la demande et il y a une surproduction estimée à 500 000 b/j”.Dans ce sillage, le président de l'Opep a rappelé que l'Irak avait augmenté sa production et que l'Arabie saoudite avait décidé d'accroître sa production de 300 000 b/j, rappelant que l'Opep tiendra comme prévu une réunion le 9 septembre prochain “pour procéder à une évaluation du marché et prendre les décisions susceptibles d'assurer la stabilité du marché du pétrole”. Reconnaissant l'existence de pressions incitant l'Opep à augmenter sa production, M. Khelil a souligné que les prix du marché pétroliers n'avaient rien à voir avec les fondamentaux du marché. “Les fondamentaux du marché n'affectent pas les prix. Le problème c'est la crise économique aux Etats-Unis, qui a débouché sur une baisse de la valeur du dollar, et les menaces contre l'Iran qui ont accru les tensions géopolitiques”, a-t-il expliqué. Il faut aussi prendre en compte la spéculation, et l'Opep ne doit pas extraire davantage de pétrole, a-t-il ajouté. Concernant le dialogue entre producteurs et consommateurs, le président de l'organisation pétrolière a précisé que “nous ne sommes pas opposés à ce que s'instaurent des consultations entre producteurs et consommateurs”, ajoutant que “les pays producteurs de pétrole sont toujours disposés à dialoguer, et il est toujours utile de se concerter, non seulement sur la situation qui caractérise le marché mais aussi sur les prix marqués par la hausse à la fois des cours du pétrole, des équipements et des services dont les coûts ont triplé en deux ans”. A ce titre, M. Khelil a indiqué que l'Opep soutient la proposition de l'Arabie saoudite d'ouvrir un dialogue entre producteurs et consommateurs. La rencontre entre producteurs et consommateurs est prévue le 22 juin à Djeddah (Arabie saoudite) et s'inscrit dans le cadre de la série de réunions que tient le Forum international de l'énergie. Pour M. Khelil, même si l'Opep n'a aucune relation avec ce Forum, elle participera à la réunion. L'objectif de cette conférence est d'examiner les causes de l'envolée des cours. En effet, les pays consommateurs de pétrole affichent de vives inquiétudes au sujet des niveaux actuels des prix de l'or noir. La crainte d'une récession économique mondiale ravive les débats. Pour la rencontre de Djeddah, sont invités les pays producteurs de pétrole et les consommateurs, les pays européens étant invités individuellement et les Etats-Unis, ainsi que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et les présidents d'institutions financières comme Morgan Stanley ou Goldman Sachs. L'ordre du jour de cette réunion sera d'“examiner la flambée des prix, ses causes et la manière d'y faire face avec objectivité”.