Quelque 60 000 nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont enregistré annuellement en Algérie, dont 20 000 décèdent dans l'année, et 100 000 cas d'Alzheimer. « La prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et les maladies neurologiques comme la maladie d'alzheimer doit se faire à travers la mise en place de structures d'urgences neurologiques », a plaidé Pr Arezki, président de la société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC), lors des travaux des 8es Journées de neurologie organisées ce week-end à Tipaza. Pour ce qui est des AVC, il est recommandé la mise en place de centres d'urgences neurologiques vasculaires, plus connu sous le nom de « stroke », à l'image de celui qui existe dans le CHU de Blida qu'il dirige et qui sera prochainement élargi à d'autres wilayas, comme Sidi Bel Abbès, Tlemcen, Oran et Tizi Ouzou. L'ouverture de structures d'accueil de jour pour les malades est aussi une solution sur laquelle insistera le président de la SANNC, car celles-ci seront, selon lui, d'un grand secours, aussi bien pour la famille du malade que pour le personnel paramédical. Ces maladies, qui sont aujourd'hui un sérieux problème de santé publique, doivent bénéficier, selon lui, d'un plan national de prise en charge, tout en assurant une formation des médecins spécialistes en gériatrie et en neuropsychologie. Et des paramédicaux afin de faire un diagnostic précoce qui peut être déterminant dans l'évolution de la maladie. La formation du grand public à travers, entre autres, le mouvement associatif est aussi une proposition faite par les spécialistes qui plaident, par ailleurs, pour la mise en place de structures d'accueil de jour pour la rééducation des malades, comme cela existe dans de nombreux pays confrontés à ce fléau sanitaire. La création de consultation de mémoire, à l'image des quatre services existant à Alger et Blida dotés de personnel spécialisé, est l'autre recommandation « urgente » faite par les neurologues pour une bonne prise en charge des malades. Par ailleurs, les spécialistes ont insisté sur le volet prévention, qui peut être d'un grand apport pour la réduction de ces maladies. Il est en premier lieu recommandé d'identifier et de prendre en charge les facteurs de risques qui sont généralement à l'origine de ces pathologies, telles que l'hypertension artérielle (HTA), les cardiopathies, le diabète et la prise en charge des personnes à terrain favorable en suggérant une hygiène de vie, une activité physique et autres travaux intellectuels pour stimuler les neurones (cellules nerveuses) qui, faute d'utilisation, peuvent se scléroser. Par ailleurs, les participants à ces journées ont jugé importantes ces rencontres médicales, car la corporation est « confrontée à un déficit en matière de diagnostic de ces deux maladies, déterminant dans leur prise en charge ». L'objectif de ces journées est la sensibilisation sur l'aspect préventif de ces pathologies car, selon eux, il y a des signes qui ne trompent pas (difficulté de parler, de lever les bras par exemple pour les AVC, et les oublis fréquents pour l'Alzheimer). Et « le grand public gagnerait à les connaître, d'autant qu'un diagnostic précoce est utile avant d'instituer la thérapeutique », a-t-il ajouté.