«Plus de 300 000 personnes sont atteintes d'épilepsie en Algérie, en 2008 et quelque 100 000 cas diagnostiqués d'Alzheimer. Ce sont les femmes qui sont les plus affectées, avec un taux très élevé. Par ailleurs, près de 60 000 nouveaux cas d'accidents cérébraux vasculaires sont enregistrés annuellement.» Tel est le constat établi par le professeur Arezki Mohamed, président de la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique (SANNC). Afin de faire le point sur l'évolution des pathologies et des traitements des maladies neurologiques dans les pays du Maghreb, notamment en Algérie, la Société algérienne de neurologie et neurophysiologie clinique a organisé hier à l'hôtel El Aurassi son quatrième congrès maghrébin qui prendra fin aujourd'hui. Les épilepsies, les pathologies inflammatoires et infectieuses sont les thèmes principaux retenus pour cette manifestation scientifique. «Ce sont des thèmes classiques en neurologie, nous avons choisi l'épilepsie, car c'est une infection fréquente», dira le Pr M. Arezki. Les congressistes ont abordé, entre autres sujets, l'épidémiologie, les examens et les diagnostics relatifs à ces maladies neurologiques qui affectent notamment la population. «L'Algérie, le Maroc et la Tunisie enregistrent 800 000 cas d'épilepsie, 300 000 personnes souffrant d'Alzheimer, 120 000 parkinsoniens, 15 000 cas de sclérose en plaques et près de 150 000 nouveaux cas d'accidents vasculaires cérébraux (AVC) par an, causant près de 50 000 décès, soit 5 fois le nombre de victimes des accidents de la circulation routière», a fait savoir le professeur Arezki. Rassurant, il soulignera en direction des parents que «cette maladie est maintenant traitable, [et que] les médicaments sont disponibles». Aux côtés des spécialistes maghrébins, des experts occidentaux ont pris part à cet événement scientifique international où il a été traité toutes les actualités thérapeutiques en matière de neurologie. Comme de tradition, le thème des actualités thérapeutiques est présent avec les gros défis du XXIe siècle : la pathologie vasculaire cérébrale et la maladie d'Alzheimer. Celle-ci est un «véritable drame pour le patient et pour les familles», a-t-il indiqué, ajoutant que les thérapeutiques existent mais il n'y a pas de traitement radical. «Ce qui est certain, c'est qu'il existe des programmes de recherche à travers le monde. Je pense qu'il y aura des molécules nouvelles très bientôt, il faudrait partir sur une note optimiste pour ces pathologies.» Par contre, la prise en charge mérite d'être améliorée en multipliant les consultations et aussi en formant les praticiens (généralistes ou spécialistes) qui vont permettre un diagnostic plus précoce. Il faut multiplier aussi les structures d'accueil de jour pour ces patients atteints de la maladie d'Alzheimer et développer la formation des aidants (parents ou proches) qui auront à prendre en charge ces patients à domicile. Par ailleurs, il a mis l'accent sur la place de l'Algérie en Afrique et dans le monde. «L'Algérie est au niveau de la médecine universelle dans ce domaine. Pour la spécialité du cerveau, nous sommes bien équipés, environ 300 spécialistes, en comparaison de l'Afrique du Sud, pays le plus développé de l'Afrique, qui possède 126 spécialistes.» N. B.