La Kabylie compte un patrimoine architectural très riche. Les monuments les plus convoités se révèlent être objet de dégradation en plus des facteurs naturels. En effet, l'architecture traditionnelle kabyle se heurte à la transformation de l'habitat et de la structure villageoise traditionnelle « dictée par les mutations économiques et sociales ». La structure traditionnelle qui est en voie de disparition se confronte à l'urbanisation actuelle. Le village Ath El Kaïd a été classé patrimoine culturel national. Le choix est motivé par l'authenticité de son architecture et de son organisation spatiale, dans le but d'assurer une mesure de protection définitive et une réhabilitation certaine de ce patrimoine qui tend vers la disparition. Situé dans la commune d'Agouni Gueghrane, daïra des Ouadhias, cette bourgade est un exemple édifiant de l'architecture rurale. Il est protégé naturellement par un escarpement rocheux des côtes nord-ouest. Ses maisons sont construites d'une pierre sèche et brute. Le nord est de la Kabylie possède un type original de monuments funéraires « mégalithiques » comme on en trouve nulle part ailleurs au Maghreb. Ces « allées couvertes » ainsi appelées par G. Camps sont reparties sur deux sites en Kabylie : à Ath R'houna sur la côte à l'est de Tigzirt et à Ibarissen à l'ouest de Toudja à Béjaïa. Ces monuments sont au nombre de 8 à Ath R'houna et 6 à Ibarissène. Ils n'ont été reconnus que tardivement, à partir de 1953. Ce valeureux patrimoine qui est longtemps resté dans l'ombre est, ces temps-ci, le centre de préoccupations des autorités locales. Pour protéger et préserver le patrimoine culturel que recèle la wilaya de Tizi Ouzou, la direction de la culture a lancé des opérations de recensement et de classement de ces monuments historiques et archéologiques. Cette initiative permettra l'élaboration d'une banque de données, d'un diagnostic de l'état du patrimoine culturel de la région. Des projets de restauration et de mises en valeur des sites ont été également engagés. Depuis le lancement de cette opération, plusieurs sites et monuments archéologiques de différentes périodes ont été énumérés. Le classement des édifices historiques assure une protection juridique et une prise en charge certaine du patrimoine culturel matériel. En effet, plusieurs monuments ont été sélectionnés pour être restaurés. Des travaux de réparation ont été ainsi lancés à travers plusieurs régions de la wilaya abritant des édifices historiques. A ce titre, le célèbre site romain de Tigzirt a ainsi bénéficié d'une enveloppe de 598 000 DA. Les travaux qui ont été lancés en 2006 se trouvent aujourd'hui avancés à 80%. Dans le même sillage, l'APC de Larbaâ Nath Irathen a consacré la somme d'un million de dinars pour la réhabilitation de la maison de Abane Ramdane. Seulement, 20% des travaux ont été achevés et ce, depuis 2007. La zaouïa de Sid Ali Moussa de Maâtkas est en restauration depuis mars 2008. Elle a bénéficié elle aussi d'une enveloppe d'un million de dinars. Le même budget a été consacré à la réhabilitation du fort turc de Boghni dont les travaux ont débuté en 2006 sous la régie de la direction de la culture de Tizi Ouzou. La maison de Fathma N' Soumer est en totale rénovation depuis avril, elle sera achevée au mois de novembre prochain. Le but de cette action est de préserver la longévité des matériaux et structures originaux, de les maintenir à leur place d'origine au sein de la construction, de garder les traces de leur histoire.