La population de la localité d'Imerkallen, relevant de la commune de Taghzout (10 km au nord-est de la ville de Bouira) vit dans le désarroi et l'oubli. La bourgade, qui regroupe les hameaux de Thassala, Sidi Salah et Maâdi, ainsi que le bourg de Tizi El Kis, demeure, à ce jour, dépourvue d'infrastructures publiques permettant aux habitants de vivre dans de bonnes conditions. A ce titre, et au cours d'une tournée qui nous a conduits dans quelques villages de ladite localité, nous avons constaté de visu que la population vit encore comme au bon vieux temps. Aucun projet d'envergure n'est réalisé pour le désenclavement de la localité. En fait, et tout au long de notre chemin, en compagnie d'un citoyen habitant du village de Tizi El Kis, ce dernier nous a éclairé sur une foultitude de problèmes et autres insuffisances auxquels la population locale est confrontée. Le dénuement absolu. Routes dégradées, absence de réseau d'assainissement, encore moins une aire de jeux ou toute autre structure de jeunesse, sont le lot quotidien des souffrances des Imerkallen. A commencer par le chemin reliant le lieudit Tartiks à Imerkallen, cette route demeure dégradée et impraticable. La même situation est illustrée presque dans tous les chemins desservant les villages d'Imerkallen, Maâdi et Tizi El Kis. Par ailleurs, notre accompagnateur n'a cessé de déplorer la situation lamentable dans laquelle vit la jeunesse. Souffrant de malvie, la frange juvénile est tout bonnement livrée à elle-même. Un jeune rencontré sur place abonde dans le même sens : « Nous sommes livrés à la désuétude, aucune infrastructure sportive où culturelle n'existe, nous sommes marginalisés et coupés du monde. » Notre guide affirme que pour faire du sport, les jeunes de la localité sont contraints de se déplacer vers l'unique stade communal situé au niveau du chef-lieu ou, à défaut, vers les structures de la ville de Bouira. Pour ce qui est des infrastructures scolaires, seulement trois écoles sont implantées aux villages de Tizi El Kis, Imerkallen et Ivouivladhen. Face à ce manque, de nombreux collégiens souffrent durant toute l'année scolaire. Qu'il pleuve ou qu'il vente, les bambins sont obligés de parcourir de longues distances pour rejoindre leurs bancs d'école. Un parent d'élève rencontré dans les parages nous dira : « Nombreux sont les potaches qui suivent leur scolarité dans les différents établissements du chef-lieu de la wilaya à cause du manque flagrant de moyens de transport scolaire. » D'autre part, il serait utile de souligner que même la santé n'échappe pas à la règle. La localité ne dispose pas d'un centre de santé répondant aux normes établies en la matière. Joint par téléphone, un responsable à l'APC de Taghzout nous a annoncé que deux projets de revêtement des routes desservant Imerkallen seront lancés incessamment. Ce qui demeure — tout des même — insuffisant comparativement aux demandes incessantes de la population qui revendique le désenclavement de toutes les bourgades.