Rachid Benaïssa n'est plus ministre délégué chargé du Développement rural. Il sera désormais à la faveur du remaniement opéré par le président Bouteflika à la tête du très sensible département de l'agriculture, auparavant sous la coupe de Saïd Barkat, appelé, lui aussi, à diriger le secteur de la Santé. Natif de la wilaya de Bou Saâda, Benaïssa a toujours été loin des feux de la rampe, contrairement à certains de ses collègues qui apparaissent tels ces ministres qui n'en finissent pas d'occuper l'espace médiatique en vue de vendre leurs images et comme peu soucieux de leurs missions. Sa désignation aux destinées de l'agriculture nationale, naufragée, il faut le reconnaître, sonne comme un appel de cœur pour un cadre qui a gravi tous les échelons au sein de ce département. Selon des observateurs, ôter ce poste hautement important, objet de multiples crises et de polémiques sans précédent, des mains de Barkat signifie que la gestion de ce dernier n'a pas donné matière à satisfaction au locataire du Palais d'El Mouradia. D'où son appel au réserviste Benaïssa, enfant de la maison connu et reconnu parmi ses pairs. Il faut dire que le nouveau locataire de la rue Colonel Amirouche héritera d'un portefeuille ministériel des plus difficiles à gérer, notamment en raison de l'actualité internationale caractérisée par la crise alimentaire mondiale alors qu'à Alger se pose avec acuité la question de la sécurité alimentaire. Une crise sévère qui, pour être jugulée chez nous, sollicite tant un secteur agricole qui reste tout de même malmené par le « tout béton », l'avancée du désert, la dépendance toujours de la pluviométrie et la fatalité d'une productivité en deçà des attentes. Autant dire qu'il s'agit ici d'une mission herculéenne pour Benaïssa et non d'une sinécure. Autre remarque de taille : il convient aussi de rappeler que le nouveau locataire de ce département et son prédécesseur ont traversé une période de crispation des relations que les observateurs imputent à deux visions antagoniques de gestion du secteur. Titulaire d'un doctorat en sciences vétérinaires en 1975, Benaïssa, la soixantaine presque, a occupé plusieurs postes de responsabilité au ministère de l'Agriculture, notamment le poste de directeur central (1984-1990), celui des études et de synthèse (1991-1994), chef de cabinet (1994-2000) et le poste de secrétaire général (2000-2002). Il sera depuis 2002 à la tête du ministère délégué chargé du développement rural, l'année de sa création.