Les nouvelles formules d'accession à l'emploi ont incité les jeunes inactifs de la wilaya de Béjaïa à se ruer vers le siège de la direction de l'action sociale (DAS) qui a dû faire face à un afflux record qui a nécessité la présence d'agents de l'ordre pour maîtriser la situation. 692 et 4190 inscrits y ont été enregistrés au 8 juin dernier en faveur respectivement de la prime d'insertion des diplômés (PID) et de la prime d'activité d'insertion sociale (PAIS). « Je me suis présentée sur les lieux à 6h 45 pour m'inscrire mais 297 personnes m'ont déjà devancées. Certains y ont même passé la nuit », témoigne Samia, DES en biologie. Les quotas dont a bénéficié la wilaya de Béjaïa sont de l'ordre de 1400 et 2620 postes budgétaires, respectivement pour les programmes PID et PAIS de l'année en cours. Les bénéficiaires du dispositif sont insérés dans des activités qui correspondent à leurs diplômes ou à leurs qualifications et bénéficient des prestations d'assurance sociale. Tous ceux, parmi ces derniers, qui sont en situation de précarité, d'inactivité ou présentant un handicap sont insérés socialement dans des régions et domaines insuffisamment couverts ou inexploités, selon l'administration. Une commission de wilaya est chargée d'examiner et de statuer sur l'éligibilité des candidats à ces programmes et un contrat d'insertion est établi pour les postulants retenus. Les employeurs qui n'auront pas procédé au recrutement d'au moins 25 % des bénéficiaires de contrats d'insertion qui leur ont été affectés ne peuvent prétendre à de nouvelles affectations de jeunes demandeurs d'emploi, stipulent encore les textes. D'autres perspectives, dont le financement est inscrit à l'indicatif du budget du ministère chargé de l'emploi et géré par les agences locales de l'emploi, sont destinées à trois catégories de primo-demandeurs d'emploi. Les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur bénéficient d'un contrat d'insertion des diplômés (CID), les jeunes sortant de l'enseignement secondaire, des centres de formation professionnelle ayant suivi un stage d'apprentissage bénéficient d'un contrat d'insertion professionnelle (CIP) alors que les jeunes sans formation ni qualification bénéficient d'un contrat formation-insertion (CFI). Les bénéficiaires des CID et CIP sont placés auprès des entreprises publiques et privées ainsi que des institutions et administrations publiques alors que les bénéficiaires des CFI sont placés dans des chantiers des travaux divers initiés par les collectivités locales ou en formation auprès de maîtres artisans. Si tous ces programmes offrent aux jeunes désœuvrés des perspectives d'embauche, bon nombre de ceux qui ont déjà décroché un poste font face à d'innombrables problèmes. Un bénéficiaire de l'ex-contrat de pré-emploi (CPE) exerçant à l'APC d'Akbou et qui a tenu à garder l'anonymat de peur de perdre ce maigre acquis parle de quatre mois de salaires impayés. Un autre employé en activité d'intérêt général (AIG) depuis quatre ans affirme qu'on lui a refusé l'établissement d'une attestation de travail. Si d'aucuns aimeraient décrocher un contrat d'insertion pour sortir de l'auberge et entrevoir le bout du tunnel, ils ne souhaiteraient certainement pas embarquer dans une nouvelle galère.